Interview Nico Bijasson et Antoine Blanchi

L'histoire de Nicolas Bijasson et d'Antoine Blanchi, c'est le rêve de deux potes qui devient réalité. Ils s'étaient fixés un objectif commun pour cette saison : participer au SFR Tour et décrocher les deux wildcards de superpipe mises en jeu pour les Winter X Games Tignes. C'est chose faite ! Ils sont aujourd'hui ensemble à Tignes, logés par SFR à l'hôtel Diva où résident toutes les stars du superpipe. Cependant, ils n'oublient pas le chemin parcouru pour arriver à leur objectif. Nicolas et Antoine sont là avec leurs coachs Antoine Rachel "Choucas", Fabien Cattaneo, Lolo Favre et Manu Pernet qui les suivent depuis leurs débuts au club de la Clusaz. Les qualifications pour le superpipe auront lieu demain jeudi… Nico et Antoine réussiront-ils à se faire une place parmi les 8 finalistes ?

-Ca fait quoi d'être aux X Games ?
Nicolas Bijasson : On va dire que c'est un peu un aboutissement d'une carrière. Quand on rentre dans un sport extrême, que c'est notre passion, tout de suite on pense aux X Games. C'est vraiment un rêve de gamin.

Antoine Blanchi : Rien…(rires) Non c'est un point d'arrivée et un point de départ. Un point de départ dans le sens où j'ai rempli les objectifs que je m'étais fixé cette année. Pour l'instant c'est du bonus et j'essaye d'en profiter, de prendre de l'expérience et de rider le meilleur pipe du monde actuellement.

Nico dans le superpipe de Tignes lors des second trainings des X Games

-Vivre cela ensemble en rajoute à l'aventure ?
Nicolas : C'est vraiment une belle histoire car avec Antoine on a fait toute l'année ensemble. Depuis 4 ans, on skie ensemble et c'est vrai que c'est pas toujours tout rose, on se bat pour certaines choses comme au niveau de la fédé. On n'a pas toujours les moyens de faire ce qu'on veut. On a vécu des moments un peu durs mais là ce sont des moments de joie. C'est trop cool de les partager avec lui.

Antoine : Oui carrément car ça fait 4 ans que j'ai commencé le freestyle et c'est en partie grâce à Nico car il m'a motivé au début. On s'est entrainé toute l'année ensemble. On avait clairement dit que l'objectif de notre saison était le SFR Tour. En plus d'être là avec lui c'est top !

La consécration : les wildcards pour les X Games

- Premiers entrainements lundi soir, comment se sont-ils passés ?
Nicolas : C'est ce que je disais hier quand j'ai fait le premier run, je ne pouvais plus enlever le sourire de mes lèvres tellement c'était un pur plaisir de skier dans ce pipe. Il est parfait ! Mais vraiment parfait !

Antoine : J'ai surtout skié car j'ai besoin de me mettre des tirs et de peaufiner ma technique dans le pipe. J'ai pas trop "tricksé" encore… Aujourd'hui je vais plutôt me concentrer sur les tricks en faisant des trainings assez courts pour ne pas trop se fatiguer mais bien engager.

- Vous ridez aux côté des meilleurs mondiaux dans le pipe, est-ce que vous pensez réussir à faire quelque chose, à chercher le haut du classement ?
Nicolas : C'est dur à dire car c'est la première fois que je suis face à eux. Je fais essayer de faire mon run au mieux. On verra ce que cela donne… Je ne peux pas dire que je peux faire face à David Wise, ce serait se mentir de dire ça. Je suis inscrit aux X Games et je vais faire la compétition.

Antoine : Ça fait bizarre de rider aux côtés d'un Simon Dumont ou même d'un Wise qui a tout déchiré cette année. Rider un pipe comme ça n'est pas le même sport que nous pratiquons d'habitude. Lorsque tu rides un pipe comme ça, tu progresses plus vite que la normale...

Antoine Blanchi

- Vous avez un objectif en tête ou pas du tout ?
Nicolas : L'objectif c'est sur ce serait la finale mais la finales c'est 8 riders et on est aux X Games. Ça va pas être facile ! Mais je vois surtout ça comme un tremplin. Je mets les pieds dedans pour la première fois et j'espère qu'il y aura une suivante…

Antoine : J'aimerai quand même bien passer en finale. Le seule objectif principal que j'ai, c'est essayer de poser le meilleur run de ma vie et d'essayer d'avoir un ou deux doubles.

Nicolas Bijasson

- Vous êtes là grâce au SFR tour, est-ce que vous pensez que sur une tournée française avoir des wildcards pour les X Games est une bonne chose ?
Nicolas : Franchement le SFR c'est vraiment une chose extraordinaire pour nous car comme je disais on n'a pas toujours derrière nous des gens qui suivent notre passion. En France, c'est compliqué de faire du ski halfpipe. Heureusement qu'il y a des gens comme Olivier Cotte et SFR qui misent encore un peu sur nous et qui donnent des opportunités comme les X Games. C'est juste génial ! On a saisi cette opportunité et on se retrouve aux X Games !

Antoine : C'est une sacré opportunité que nous donne SFR. Quand tu regardes dans les autres circuits de type alpin ou skier Cross, c'est la fédération qui est chargée de découvrir les futurs jeunes talents. C'est ce que SFR fait en ce moment au niveau français et européen. Ça serait bien que la tournée deviennent un peu plus européenne avec plus d'étrangers. C'est clair que c'est une très belle opportunité car cela nous permet de mettre un pied dans le très haut niveau. C'est une belle perspective d'avenir pour avoir des meilleures conditions d'entrainement et peut être d'avoir plus de crédibilité auprès de nos sponsors, avoir plus de visibilité et de communication.

Antoine dans le superpipe de Tignes lors de l'étape du SFR

- Cela vous plairait d'avoir la même vie que les meilleurs mondiaux : de voyager autour du monde, de passer d'hôtel en hôtel, de compétitions en compétitions…
Nicolas : Ce n'est pas pour ça que je skie. Mes valeurs sont vraiment simples. De passer d'hôtel en hôtel et d'avoir une vie de prince, ce n'est pas du tout mon objectif. Etre l'un des meilleurs riders, oui forcément sinon je ferais pas ça mais plus pour la compétition que ce qui va avec…

Antoine : Je me suis jamais vraiment posé la question, pour moi c'était d'abord faire ski. Après c'est un tout, si ma vie pendant un temps doit être comme cela, ça ne peut être que bénéfique. Maintenant quand on a commencé et qu'on essaye de gratter petit à petit pour accéder au haut niveau, si on doit passer par là, ça ne me dérange pas.