Le Suédois aux dreadlocks virevoletantes est absent des listes de départ du Freeride World Tour 2011. Où est-il allé balader son éternel sourire et sa bonne humeur ? Réponse : toujours sur la neige. Interview sur la carrière du rasta suédois.
Le Suédois aux dreadlocks virevoletantes est absent des listes de départ du Freeride World Tour 2011. Où est-il allé balader son éternel sourire et sa bonne humeur ? Réponse : toujours sur la neige. La semaine dernière, il a même réalisé un vieux rêve d'enfant : skier à Klosters (Suisse) sur ces montagnes qu'il avait admiré dans un magazine de ski il y a plus de 25 ans. Le rasta suédois au ski si puissant a bouclé la boucle.
Petit rappel. Après une victoire tant désirée à l'XTrem de Verbier en mars 2010, il avait raccroché les dossards et mis fin à une carrière de compétiteur débutée en 1998 à Riksgränsen (Suède). Sans nouvelles de lui, j'ai décroché mon téléphone pour le joindre à Oslo (Norvège) où il s'est installé. Christoffer Sjöström, son compatriote suédois et photographe fidèle, a en même temps préparé une sélection d'images marquantes de sa carrière. Oh, et puis c'est son anniversaire cette semaine, il a 38 ans.
-Pourquoi as-tu quitté le circuit mondial freeride ?
-Mon but l'année dernière était de gagner le X Trem de Verbier, je me suis entrainé pour cela. Quand j'ai réussi, c'était la fin idéale pour ma carrière. Pour moi, c'est la compétition la plus freeride, la plus importante... c'est la victoire dont je suis le plus fier. Il faut trouver son chemin dans les cailloux, c'est raide, sombre puisqu'on est en face nord, la neige est difficile, c'est dangereux...
-Tu étais lassé de la compétition ?
-Non, mais j'ai fait de la compétition depuis l'âge de 5 ans, d'abord en ski racing puis en freeride depuis 1998. Je voulais avancer dans ma vie. Je continue ma carrière dans le ski et je ne m'interdis pas de participer à des compétitions dans le futur, je verrais...
-Que fais-tu alors ?
-Filmer, skier ! Maintenant je peux me concentrer là-dessus. Cet hiver, avec Sverre (Lilliequist, ndlr) nous travaillons avec Pixel Family à un documentaire sur notre carrière. Nous avons récupéré des rushes de toutes les boites de prod avec lesquelles nous avons travaillé. Normalement, le film devrait être présenté à l'IF3 à Annecy en septembre prochain. C'est mon gros projet du moment.
-Quel était ton premier contest de freeride ? Qu'aimes-tu dans la compétition ?
-La première ? A Riksgränsen (Suède, ndlr) en 98, une autre époque, je me souviens même qu'il y avait Denis Rey ! Dans la compétition, ce que j'aime d'abord ce sont les amis, être avec tous ces skieurs, parler de ski avec eux, j'aime l'idée de trouver une belle ligne et de l'exécuter au mieux. La compétition t'incite à te mettre la pression, à dépasser tes peurs. C'est la même chose quand tu filmes d'ailleurs, je ne vois pas beaucoup de différences. Bien sûr dans la compétition, tu as un seul run. Tu dois performer dans ce moment précis, faire de ton mieux. Moi j'aime ça et c'est là où je skie mieux.
J'ai arrêté la compétition FIS en 1995 et ensuite j'ai pris trois ans pour courir sur le tour américain professionnel. Je n'ai pas gagné beaucoup d'argent, je travaillais l'été dans une librairie et dans un restaurant, dans ma ville natale de Rattvik, à 3 heures de Stockholm, au milieu des collines, des arbres et des lacs.
-Tu as toujours eu une attitude très relax.
-Ma priorité est de prendre du bon temps, de skier et de profiter de mes amis. Pourtant, je prends le ski au sérieux, parce que j'adore ça et en compétition je veux gagner ! Sur une course, je suis relax parce que je sais que quand je serai sur la ligne de départ, tout dépendra de moi, de ma façon de skier. Ce n'est pas comme un combat de boxe contre un adversaire. Quand j'étais plus jeune, en ski racing, je me mettais trop de pression, je le prenais trop sérieusement et je ne m'amusais pas. Dans le freeride, j'ai trouvé mon environnement parfait, c'était la discipline pour moi.
-Tu as suivi les étapes du FWT 2011 ? Qu'est-ce qu'elles t'inspirent sur l'évolution du ski ?
-J'ai vu les runs des vainqueurs, j'étais impressionné ! A Courmayeur, c'est là où j'ai vu le meilleur ski. De plus en plus de riders skient de belles lignes du sommet jusqu'en bas. Pendant des années, on a vu des gars très bons mais qui ne performaient pas totalement sur toute la longueur de la face. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et puis le FWT fait un truc très important : il donne des modèles aux jeunes pour qu'ils fabriquent leurs rêves et leur façon de skier. Quand j'ai grandi, il y avait Glen Plake et c'était tout. Dans les années 80, l'avenir d'un passionné de ski était de devenir coureur en alpin, moniteur ou skieur de bosses. Le FWT montre qu'il y a une voie professionnelle pour vivre du ski autrement que dans l'alpin, c'est crucial.
-Quels étaient tes rêves de gamin ?
-J'en avais deux : gagner la Coupe du Monde de ski alpin et aller dans les Alpes. Je lisais ces histoires dans les magazines, sur Chamonix ou Engelberg, et puis je me souviens admirer des photos de Klosters : il y avait de la poudre du sommet des montagnes jusqu'aux sapins alors que chez moi, le petit domaine skiable affichait 100 m de dénivellé sur 400 m de long ! La semaine dernière, j'y suis allé pour la première fois, et c'était presque comme dans mes rêves, on a réussi à trouver de belles lignes.
-Qu'est-ce qui a été important dans ta carrière de skieur ?
-Les films de freeski. C'est une partie centrale du ski, depuis la fin 90, quand le freeskiing a grandi, a été médiatisé. C'est là que le ski montre son évolution, c'est le coeur du ski. Aujourd'hui avec internet, tu as accès à encore plus de bons films... et plus de mauvais aussi ! Mon premier choc fut Free Radicals, en 1998 je crois, le film le plus important à mes yeux. Il montrait une nouvelle façon de skier, avec un montage à la MTV et de la musique rock et métal. Quelle énergie positive ! J'ai voulu faire ça et, des années après, j'ai travaillé avec eux pour l'épisode 3 et 4.
Quand j'ai shooté ma première séquence à Chamonix avec Free Radicals, c'était fou, je me suis mis à 100% dans chaque run. La première semaine de tournage a été la plus folle de ma vie ! Le problème est que si tu fais ça à Cham, tu exploses, les montagnes sont trop dures et trop difficiles. Résultat, je me suis explosé le genou et la hanche et j'ai passé 8 semaines à Cap Breton en réeducation. J'ai appris quelque chose à ce moment-là... D'ailleurs j'apprends toujours !
Voir aussi ce trip poudreux avec du Kaj dedans.
13 Commentaires
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Keep on smilin like this dude, u can be pride of urself
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Mais sinon c'est cool, merci pour l'interview !
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Kaj, une légende à la haut de Glen Plake ou Shane McConkey !
Pour la petite histoire de "Je sort un film avec Sverre cette année" il y a un site dédié avec quelques videos de 1 à 3 minutes, du ski, un peu de lifestyle, de l'interview, ça se passe ici http://tresbonneequipe.com/
Sinon pour Laura et son shop d'alcool elle est censé être en rapport avec un des deux grands malade sur la photo ou c'était juste histoire de préciser ?
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Peace Kaj
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J'espère qu'on le retrouvera bientôt!!!
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