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Interview Patrick Vuagnat

Patrick Vuagnat, 31 ans, parcourt les montagnes comme un surfer cabote le long des cotes, la planche sur le toit, l'oeil braqué sur les vagues. Un vieux skieur qui glisse toujours...

article Patrick vuagnat

Patrick Vuagnat, 31 ans, est un surfer de la montagne. Bon, ok, il a des skis aux pieds, mais il parcourt les montagnes comme un surfer cabote le long des cotes, la planche sur le toit, l'oeil braqué sur les vagues. Depuis une petite décennie, Pat le haut-savoyard est un rider pro qui finance ses hivers en travaillant l'été. Un freeskier dans l'âme pour qui le ski est indissociable du voyage. 

Avec sa stature filiforme de Lucky Luke, équipée d'un noyau bois pour le pop, il galope sur les pentes poudreuses d'Europe pour skipass à la recherche des stations qui cachent bien leur jeu. Il déniche pour nous les repères secrets de poudreuse, les îles au trésor et les criques à virages dissimulées dans les replis des Alpes. Ce "vieux skieur", tel qu'il se définit, est un skieur à part, sans plan de carrière, sans les dents longues du winner, sans compétitions dans son planning. Il trimballe sa douce nonchalance et son inépuisable envie de glisser... qu'il partage avec nous. 

-Parlons-nous de ton histoire...

-Je suis sponsorisé depuis 9 ans avec du matos et depuis 5 ans par des contrats financiers. Après mon BTS, j'ai fait une saison à Tignes où j'étais responsable d'un shop... et ensuite ce fut l'engrenage : j'ai rencontré un photographe allemand, il m'a fait découvrir la haute-montagne, la peau de phoque, les couloirs en rappel, alors que moi j'avais plutôt l'habitude des Portes du Soleil (rires). J'ai fait ma première paru dans le magazine Poacher. Ensuite j'ai voyagé, le ski a un rythme qui m'a incité à beaucoup bouger.

-Tu travailles l'été pour financer tes saisons d'hiver ?

-Oui, c'est indispensable. Permin, Rolland, Bertoni, Enak... Il n'y a qu'une dizaine de riders maximum en France qui ne vivent que du ski. J'ai bossé dans des bars, c'est ce qui est le plus facile, dans un cabinet d'assurance quand je me suis pété le tendon d'Achille (j'avais besoin d'un boulot assis pendant 6 mois), dans une école de langue en Arabie Saoudite et à Lucerne.

-Tu étais au USA (photo à droite) il y a quelques semaines ?

-Jackson Hole, c'est le spot, ils jouent du AC/DC dans le télécabine, c'est comme ça que je me représentais la station ! Je suis parti avec Enak Gavaggio et un caméraman de PVS. On a quasiment tout fait sur le domaine en 4 à 5 jours. La vidéo était un bonus pour moi, j'avais monté mon projet autour de la photo. Je ne suis pas super satisfait de la vidéo d'ailleurs, avec Enak on se remettait en jambes. 

-Tu as pourtant l'habitude de shooter ?

-Oui, mais la vidéo, ce n'est pas évident. C'est facile de faire une bonne photo, la vidéo c'est quand même plus dur. Il faut faire attention à ce que tu fais pendant tout le run, il faut penser à tout, un petit détail peut faire foirer le plan : il faut faire le virage au mètre près. Pour une photo tu es concentré sur ton slash alors qu'en vidéo, il faut que tu sois dedans tout de suite, que tu réussisses tous tes turns. Avec la photo tu peux tellement tricher sur les conditions !

-Comment vois-tu l'évolution du ski depuis que tu y baignes ?

-Je suis content d'avoir vécu la période où les premiers skieurs entraient dans les snowparks (j'avais des Dynastar Concept), où les snowboarders hallucinaient quand je posais en switch. Aujourd'hui les gamins envoient la sauce, c'est certain, mais c'est moins spontané, c'est un peu formaté. Je n'ai pas de nostalgie mais ce que j'ai vécu était riche, ça partait de rien. Aujourd'hui les jeunes de 17 ans envoient des doubles ! Je me ferais mettre une pile par une fille dans un pipe ! Les gamins sont plus encadrés, ils ont plus d'outils comme internet pour percer avec leurs vidéos. Avant, tu voyais l'image de ski dans les magazines chaque mois alors qu'aujourd'hui, tu as une explosion de la production d'images.

-Tu as toujours mixé freestyle et freeride ?

-Oui toujours, quand c'est béton ça ne me dérange pas de rider en park. Je n'ai pas un gros niveau mais je considère que c'est toujours du ski ! Je me souviens d'un article dans Skieur Mag il y a longtemps qui disait : "il va falloir choisir son camp, freeride ou freestyle". Je pensais qu'ils exagéraient mais c'est un peu comme ça : il faut mettre une étiquette sur tout, labelliser pour vendre, à l'image du marketing qui segmente les pratiques. Alors qu'on fait tous le même sport !

-La compétition ne t'a jamais interessé, pourtant c'est quasiment incontournable pour être médiatisé ?

-Je n'ai pas l'esprit compet : soit je suis trop nerveux, soit j'y vais trop cool. Cela dit, ça ne me gênerait pas d'être plus médiatisé je ne te le cache pas ! Il faut une vraie dimension commerciale quand tu es rider sponsorisé, ça ne suffit pas d'être bon rider. Tu as un budget et, en dehors des quelques évènements organisés par ton sponsor, il faut monter des projets, composer une équipe (caméraman, photographe, média), argumenter ce que cela peut amener à ton sponsor. Honnêtement, je ne serai jamais un star. Quand tu es jeune tu peux penser devenir une star, tu te crée des illusions, à un moment j'ai même essayé de pousser... maintenant j'ai compris cela. 

Interview Patrick Vuagnat

-Tu es donc un vieux skieur ?

-Oui, tu peux le dire ! Je progresse encore chaque année, même si j'ai été un peu ralenti par deux blessures consécutives. Le jour où j'arrêterai de progresser, je ferai autre chose. Je progresse sur des rotations en saut de barres, par exemple, mais je ne saute plus 30 mètres comme avant, je l'encaisse un peu moins bien. Je progresse dans la confiance, en terme de toucher de neige. L'été, je bosse et je skie (je suis allé cinq fois en Nouvelle-Zélande et en Norvège), j'ai à coeur de progresser en freestyle. Bien sûr, quand tu es jeune, tout est plus facile. La fatalité du skieur est d'être mal en point... Il n'y a que Jamie Pierre qui a 37 ans et qui ne s'est jamais rien brisé, et pourtant il se met encore de ces tirs !

-Tu as un parcours à part, plutôt discret pour un rider, mais tu es toujours là !

-Je suis atypique parce que je ne me suis jamais intégré dans la scène française, j'ai migré à Engelberg pendant cinq ans où j'étais plus avec la scène scandinave. Qu'est ce que tu veux faire, je suis super content de vadrouiller cinq mois de l'année, c'est un style de vie. 

J'aime assez bien cette vision du surfer qui se contente du minimum, mais c'est aussi mon défaut de ne pas me vendre plus, de ne pas être plus grande gueule parfois... Je ne sais pas faire, je suis comme je suis. Je fais le maximum pour mes sponsors et si ça marche ainsi, je suis content. Je vis le ski pour me faire plaisir avant tout.. mais je suis pas un bab' non plus, quand j'attaque et planifie un hiver, c'est le couteau entre les dents avec l'envie de tout casser, pour moi et mes sponsors (Julbo, Salomon, Najo, La Société Secrète, NDLR).

-Et la suite, après le ski ?

-Faire du surf en Australie peut-être. Vivre sur le sable ? De toute façon je ne pourrais plus bosser dans un bureau après avoir vécu dix ans comme ça. J'ai trop pris l'air !

portfolio

Une excellente journée de ride. Je n'avais jamais pensé à ce saut, Oskar m'a amené dessus et tout a paru évident. ©Oskar Enander

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Mt Olympus, NZ. Un pays que j'adore pour ses paysages, ses habitants, son lifestyle. ©Camilla Stoddart

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Les ingrédient d'une bonne ligne : de la vitesse et un peu d'air. ©Oskar Enander

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Le hand drag ou l'incursion du skateboard dans le ski. Le skate, une source de créativité et d'inspiration sans fin. ©Oskar Enander

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Andermatt, un petit shifty pour le style. ©Helena Kyle

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©Oskar Enander

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L'un de mes premiers clichés à Engelberg. Un réservoir de poudre. ©Johan Hellman

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Chili, Valle Nevado. Un voyage énorme avec mes potes Andi et Tobi.

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La saison dernière à Verbier où j'avais mon camp de base, avant que mon tendon d'Achille ne se rompe. ©Oskar Enander

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Pat attend la neige... ©Guillaume Desmurs

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8 Commentaires

philippe.white vas y pat lache pas l'affaire!!!!!!!!


j'ai vu tes photos sur ton site t'assure grave
continu comme ça!!!$$$$$$$$$

philippe (ex des pecheurs a sciez)
 

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vieilmotte Tes articles skipass et autres photos sont toujours au top, continue comme ça. Excellent spirit et level ;)!
 

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dickhead pat c'est un mec bien , un vrai qui se donne les moyens de ses reves , pas un pipoteur , juste un VRAI rider . excellente interview , je le reconnais bien ! et superbes photos au passage !
 

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DDAY Comment ces mecs font pour vivre ? Respect mais à 31 ans t'es pas encore fini, bonne route.
 

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