Après trois jours de projection dans la salle de cinéma de Saint Lary aux délicieux tons marrons, les jurés du Festival de Film de St Lary ont couronné le film de Jeremy Jones produit par TGR, Deeper, du Grand Prix.
Juste après le défilé des commerçants de St Lary, que la neige avait à peu près complètement déserté en une semaine, Bruno Delay, l'organisateur du festival, et Régis Emery, le président du Jury, ont remis les prix.
Le palmarès comprenait cinq autres récompenses :
-Meilleures prises de vue : Nomads, des frères Falquet.
-Meilleur rider : Sage Cattabriga-Alosa (dans Light de Wick de TGR).
-Meilleur esprit freeride : Deeper.
-Meilleur espoir : Laurent Jamet, réalisateur de Invincibles.
-Le prix du public a été décerné, après vote sur internet des spectateurs, à Asylum 108, le film philosophique de Julien Maguy et Thierry St Paul.
Deeper et Eye trip (de Level 1) ont été les deux finalistes dans les délibérations du jury et rapidement le choix s'est porté sur Deeper, l'aventure pédestre de Jones et Xavier De Le Rue sur des pentes incroyablement exposées pour produire un ride absolument dément.
J'ai voté des deux mains pour ce film, mon préféré, le seul à avoir donné ce frisson dans l'échine. Si je devais retenir une seule séquence de tout ce festival, ce serait cette caméra embarquée d'au moins 3 minutes de Jeremy Jones dans une face du massif du Mont-Blanc. Il n'y a pas de musique, pas de montage virtuose, juste la voix de Jones, coincé dans une pente verticale, qui essaye de faire demi-tour avec ses piolets. C'est prenant, c'est terrifiant et le grand Jones coincé envoie sa cargaison de jurons en essayant de se dépêtrer de la situation. Il parvient finalement à rejoindre Xavier De le Rue qui l'attend plus bas et la libération vient sous la forme d'un brin de corde qu'il attrape avec un soupir de soulagement... la musique reprend et les spectateurs respirent de nouveau.
Bien sûr, tout le reste du film tient nos paupières bien ouvertes : Xavier De Le Rue est, comme s'il fallait encore le dire, un véritable extra-terrestre. Dans un autre genre, beaucoup plus freestyle, Eye Trip est une réalisation virtuose de Level 1 en terme de montage et de qualité de prises de vue. Il n'a malheureusement pas trouvé sa place dans les différents prix décernés.
Nomads a conquis pour la qualité de ses images, dont de nombreuses sont tournées en 16 mm (eh oui, de la vraie bobine développée dans un labo) pour produire des séquences magnifiques enluminées par un montage efficace. L'image que je retiens de ce film est un ralenti extrêmement lent qui détaille chaque flocon de neige jaillissant des skis. Il n'y a aucun doute : les frères Falquet savent faire.
Le prix du meilleur rider : fallait l'offrir une nouvelle fois à Xavier De Le Rue ? Sage Cattabriga s'est malgré tout imposé pour la qualité de sa prestation dans Light The Wick, l'interminable film de TGR. Il illumine le film avec ses lignes smooth and radical en Alaska, par l'énorme gap qu'il survole, par la dimension gargantuesque de ses lignes avalées d'un coup de spatule. Deux autres riders nous ont tapé dans l'oeil : Dana Flahr, auteur d'un magnifique segment dans Light The Wick et Sammy Luebke, un missile snowboarder qui bombarde un premier segment atomique au début du très moyen The Storming.
Enfin, Laurent Jamet est couronné par le prix du meilleur espoir pour Invincibles, un film dont nous vous avions fait découvrir le teaser en exclusivité et qui est autant bourré de qualités que de défauts. En premier lieu sa longueur. C'est d'ailleurs une remarque générale à tous les réalisateurs : apprenez à faire court. Un très bon film de 26 mn étiré en 70 devient un mauvais film, les belles images se diluant dans les médiocres. C'est moins Invincibles que le potentiel entrevu dans celui-ci que nous avons récompensé avec ce prix. Laurent Jamet sait tenir une caméra, aussi bien (voir mieux) que les autres productions professionnelles et il a un véritable sens du montage. On attend donc avec impatience son prochain film !
Et il temps de reprendre la route pour retraverser la France dans l'autre sens...
4 Commentaires
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Tom Burt, Johann Olofsson, ... ça nous ramène plus de 10 ans en arrière à l'époque de la série des Totaly Board
Gros respect pour ces riders et Jérémy Jones qui montre ce que le snowboard à de meilleur. Pour peu, je m'y remettrais presque
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C'est en repoussant sans cesse ses limites qu'on jouit le plus de la liberté, merci pour la démonstration.
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