Coronavirus et sorties en montagne : les contrevenants seront sanctionnés

Depuis lundi soir et l'annonce des mesures de confinement prise par le gouvernement afin d'éviter la propagation du virus, chacun est tenu de limiter ses déplacements au strict minimum afin de limiter ses contacts avec autrui et ainsi limiter la propagation du virus. De nombreuses activités telles que les activités sportives sont interdites (ou très fortement limitées) dans le but de ne pas surcharger davantage des services hospitaliers déjà sous tension et qui le seront encore plus dans les jours et semaines à venir.

Si pour les férus de skis, et plus largement d'outdoor que nous sommes, la perspective de passer au moins 2 semaines confinés chez soi peut paraître insupportable, nous vous enjoignions déjà à faire preuve de civisme et de solidarité à l'égard du personnel soignant dès lundi. En effet, si dans les déplacements autorisés par le gouvernement figure une mention "Pour des déplacements brefs, à proximité du domicile, pour une activité physique individuelle" qui laisse part à l'interprétation de chacun, il appartient à tous de savoir faire la part des choses. On voit notamment sur les réseaux sociaux nombre de photos, recherches de compagnons de sortie, et débats relatifs à la possibilité d'effectuer "de petites sorties sans risque". 

Les "petites sorties sans risque" , mardi, ce sont :

• Un mort en ski de randonnée aux Contamines : il a dévissé et s'est tué après avoir effectué une chute de 100m,
• Deux blessés, un en ski de randonnée et un en raquette (sport qui dans l'esprit de bon nombre de pratiquants est associé à une pratique sans risque).

Deux interventions qui mobilisent des moyens, des secours, et surtout du personnel hospitalier, qui dans ce contexte se passerait largement de devoir secourir des personnes blessées durant leurs loisirs. Dans ce contexte, le concept de "petite sortie" n'existe plus. On sait très bien que ce n'est pas forcément en entreprenant un projet d'envergure où une sortie extrême que l'on se blesse. Et la sortie la plus débonnaire peut avoir des répercussions colossales sur des établissements hospitaliers sous tension. En ces conditions printanières, on a vite fait de se faire surprendre par le regel nocturne et de glisser sur une plaque de verglas, que ce soit à ski ou à pied.

En prenant en compte les mesures de confinement actuelles ainsi que la légèreté avec laquelle certains pratiquants de montagne ont fait preuve en ce premier jour, comme en témoigne le triste bilan ci-dessus, le PGHM  de Chamonix a décidé de mettre en place des patrouilles en montagne. Au nombre de quatre, elles balayeront les secteurs d'escalade et de ski afin d'empêcher les réfractaires d'accéder à la montagne. Le but, hormis d'éviter la contagion, est davantage d'éviter tout risque de blessure et de surcharge additionnelle des services hospitaliers.

Le but est clair, tel qu'écrit par nos confrères du Dauphiné-Libéré : 

"Les gendarmes vont « veiller à ce que les gens n’accèdent pas à la montagne ». L’objectif de ces restrictions, outre les risques de contagion, est de s’assurer que les hôpitaux peuvent se consacrer au maximum aux malades du coronavirus."

Du côté du Sud Ouest, la gendarmerie des Hautes-Pyrénées a également communiqué sur le sujet, faisant appel à la responsabilité de chacun :

Le PGHM de l'Isère enfonce le clou ce midi : 

Avis à tous les pratiquants d'activités outdoor;
Aujourd'hui encore des skieurs de randonnée n'ont pas respecté l'obligation de rester à la maison;
Il est rappelé formellement que les déplacements vers les sites de pratique de randonnée, parapente, escalade... sont interdits.
Seules les activités individuelles, de courte durée, à proximité immédiate du domicile sont tolérées, sous réserve de détenir l'attestation ad hoc, excluant de facto l'usage d'un véhicule pour se rendre sur les lieux de pratique.
Les refuges dont certaines parties restent ouvertes au public, ne peuvent pas être considérés comme des lieux de confinement.
Le PGHM est présent pour faire respecter les règles édictées dans l'intérêt de tous, y compris dans le milieu de la montagne.
Les contrevenants s'exposent à des sanctions.

Nous en remettons donc une couche aujourd'hui (notamment au vu des nombreuses webcams qui montrent encore ce matin que beaucoup n'ont pas bien compris les règles du confinement mis en place) : restez chez vous. 

Si vraiment vous avez du mal à comprendre pourquoi nous insistons tant, voici une figure tirée d'une étude publiée lundi 16 mars et intitulée "COVID-19 : Prévision des besoins hospitaliers à court terme en France". On y voit clairement que les services hospitaliers risquent d'être surchargés dans les prochaines semaines, voire complètement dépassés.