Ce weekend c'était la cinquième édition de la grande messe de rentrée du ski, le High Five Festival (neuvième organisation pour l'équipe de Like That si on compte les IF3 précédents), sur le thème "Les Copains d'Abord". Vous vous en doutez, les airs de Georges Brassens ont résonné pendant trois jours dans les rues d'Annecy.
Pour ceux qui vivent dans une grotte depuis une décennie, le High Five c'est THE événement de lancement de saison : trois jours de projection de films de ride (plus d'une soixantaine), des animations dans tous les sens et, bien sur, des soirées. C'est le weekend lors duquel le "switch" été/hiver se fait : on retrouve les copains fans de ski pas vus depuis que les flocons ont disparu des pentes au printemps, et on rêve déjà de ce qu'on va faire de l'hiver qui arrive. Winter is coming.
Alors, quid de ce cru ? Tout d'abord de notre côté, petit changement : pas de stand cette année, nous étions libres de nous balader et profiter pleinement de l'événement. Désolés pour la traditionnelle distribution de stickers ITWT, il faudra nous envoyer du courrier...
Cette année, le thème de l'événement "Les Copains d'Abord" faisait référence au fait qu'une bonne journée de ski, ça se partage. Seul le ski c'est chouette, mais partagé c'est quand même mieux (et plus prudent) !
En résumé de cette édition 2018 :
- Plus de (gros) Big Air. Après deux années, l'organisation avait prévenu l'année dernière : Le Big Air sur le Pâquier, c'était du one-shot, première et dernière fois. A la place, un nouvel espace à l'Impérial Palace, avec de nouvelles activités et notamment, un Big Airbag Oakley ouvert aux pratiquants échauffés et une tyrolienne encadrée pour faire le plein de sensations fortes. Ça compense.
- Au village, une solution Cashless a été mise en place pour le paiement. C'est un système de carte intégrée au bracelet qu'il faut recharger, en ligne ou sur place (copain sympa : s'il vous reste des € sur vos cartes, n'oubliez pas vous faire rembourser, vous n'avez qu'une semaine). Egalement, un mini airbag organisé et géré par Völkl permettait à tout le monde s'envoyer un premier coup en l'air, en ski ou en bouée. Etape obligatoire avant de passer au gros de l'Impérial ! Enfin, un espace de chill avec des bars et foodtrucks a été aménagé dans un des angles du parc.
- La High Five University : cette année étaient organisées une dizaine de Masterclass dévoilant les coulisses de certains métiers de l'industrie du ski. Et pour en parler, il n'y avait que des pointures ! Tout ceci avait lieu à l'Imperial Palace, où étaient également organisés des spectacles : c'est le High Five Comedy Club, avec Maxime Gasteuil, Dédo et Kheiron. Rien que ça.
Nous avons attaqué le vendredi par une conférence sur le thème "Comment reconnecter les jeunes à l'outdoor ?", préparée par l'agence Pop Rock qui a étudié de près les nouvelles habitudes de vie des 15-25 ans. De ce qu'on a retenu, tout n'est pas perdu avec ces jeunes sacripants : il faut savoir manier un peu les filtres Snapchat mais surtout dépoussiérer l'imaginaire autour de la montagne et proposer des micro aventures accessibles, fun et ludiques pour capter leur attention. Qu'on se le dise la semaine de ski à l'ESF c'est has been pour eux !
Notre responsable station Olivia a fait la cobaye pour ce nouveau concept proposé lors du High Five. Voici son retour complet :
Curieuse de voir ce qui se cachait derrière ce mystérieux concept, je me suis inscrite à une Masterclass le dimanche matin. Les deux cours de la matinée (Design by Yorgo et Photo par Dom Daher) étaient bien fréquentés (20 à 30 élèves environ). Quelques goodies utiles nous attendaient dans les salles très classes du 5e étage de l’Imperial Palace. Le public était vraiment hétérogène, ça allait de 13 à 40 ans environ, du novice complet au semi-pro confirmé. Pas facile pour les intervenants de faire le grand écart entre les générations et le gap de connaissance entre les participants. Et pourtant, c’était super intéressant pour qui s’intéresse de près ou de loin aux thèmes proposés. Les sujets sont abordés dans le contexte spécifique du freeski, ce qui permet à quiconque de plonger derrière les coulisses de ces métiers tant convoités, qui permettraient d’allier passion pour le ski et nécessité de payer ses factures à la fin du mois…
Les 2 heures sont passées beaucoup trop vite et personne n’a même songé sortir son smartphone pendant le cours (!). Je dirais que c’est avant tout un moment d’échange privilégié avec une personnalité du milieu, un « behind the scene » réaliste et sans prétention, ce qui est vraiment agréable. Allez-y pour rencontrer des passionnés, pour poser des questions et pour repartir avec une ou deux astuces et quelques anecdotes inédites, que le pro a souhaité partager avec vous à cette occasion.
Les Masterclass, en résumé ? Un concept inédit et accessible (19€) permettant un échange vraiment personnalisé avec un pro du milieu, sans hashtags, ni écrans interposés, ce qui fait un bien fou dans ce monde hyperconnecté.
Le village des marques était installé pour la deuxième année consécutive au haras national d'Annecy, à cinq minutes à pieds du cinéma. L'endroit est agréable, avec des dizaines d'animations pour les jeunes et moins jeunes (airbag, trampolines, initiation au snowboard pour les tout-petits, etc.) et un espace Foodtrucks très sympa. L'accès aux activités, au village comme à l'Impérial, était pour la première fois payante (10€). Alors moins de monde ou pas ? Nous n'avons pas encore les chiffres de fréquentation mais à vue d'oeil, le vendredi a été - comme à son habitude - calme, le samedi blindé, et le dimanche plus tranquille.
Tout de même, on vient pour ça ! Et pour une fois, nous avons pu voir quelques films, vu que nous n'étions pas coincés dans le village à distribuer des stickers. Samedi plusieurs salles étaient réquisitionnées et il fallait jouer des coudes pour avoir sa place dans la tant convoitée salle 1, Ze place to be, avec les riders en chair et en os. Comme d'habitude, le popcorn était offert et le désormais traditionnel jeté d'avions en papiers avait lieu dans chaque salle, quelques beaux lots étant à la clé (dont une paire de skis High Five pour chaque séance).
A noter, le beau message d'encouragement à Dylan Florit, victime d'un grave accident de voiture en août dernier :
Nous n'avons vu que quatre séances au total, ce qui est déjà pas mal à caser dans nos journées un peu occupées, nous avons donc requis quelques retours supplémentaires : ceux d'Olivia, responsable destination sur Skipass, et Oliver, ancien boss de 26in et pigiste pour Skipass. Première conclusion de ces quelques heures de visionnage : si en 2018, tu filmes pas tes exploits en drone, t'as raté ta vie.
NB : on parle de ce dont on se souvient - certaines prods ont pu passer à la trappe, nous nous en excusons (ça veut dire que ça ne nous a probablement pas marqués...). De plus, nous disons ce que nous pensons : nous partons du principe que du moment que quelqu'un estime que sa production peut passer sur un écran de cinéma, il s'expose à la critique...
Glacier Days, Zermatt Summer Park Movie (20min)/Donaho Studio
Loïc : le park sur glacier l'été, ça va deux minutes, mais 20 c'est long. Heureusement qu'il y avait une séquence rigolote dans un torrent de fonte.
Sarah : les riders sont bons mais on tourne un peu en rond malgré leur créativité. Le son était hyper fort dans la salle 1, RIP mes tympans (c'était le cas tout au long de la séance).
Prem's (15min) / Zooloo Nation (FRA)
Sarah : ambiance 2010, le drone en plus !
Voodoo Child (8min)/Lupe Hagearty
Loïc : J'ai du commencer à bailler par là.
Canadia Fantasy (10min)/Sébastien Varley
Loïc : Toujours cool de voire de gros drops dans la poudreuse canadienne, avec un bon niveau. Un peu plus de story-telling aurait été top.
Frozen Mind (40min)/Ivresse Films
Sarah : celui-ci je l'attendais au tournant, verdict : je n'ai pas sorti mon téléphone pendant les 40min (c'est dire !). Il s'agit surement du film le plus abouti d'Antoine Frioux depuis Backyards Projects, on voit que du taff a été abattu ! A l'écran Victor De Le Rue et Pierre Hourticq apparaissent humbles, spontanés et ça fait un bien fou au milieu des égo trips du freeski. La bande son créée spécialement pour le film fait son petit gros effet et porte littéralement les images ! Le story telling tient la route même si j'aurai préféré que Xavier De Le Rue prennent la parole en français pour la voix off dans un souci d'authenticité (et qu'on percute vraiment que c'est le grand frère qui parle au petit).
Kola / A la française (12min)/Yprod
Loïc : Film très sympa de l'équipe d'A la française qui explore une mine abandonnée au fin fond de la Russie.
Sarah : désolée je dormais encore après une Opening party très sympathique au Pop Plage. C'était bien la première fois qu'une soirée au Pop valait le détour !
Ep 11.1 Pain in the Butt (9min)/Line Traveling Circus
Loïc : Moi qui pensait m'arracher les yeux à la prochaine vidéo de park/urbain après les films de la veille, j'ai passé un excellent moment devant Pain In The Butt. Line Traveling Circus continue de faire plaisir, année après année.
What's Your Name in Japan (8min)/Mazcor Media (What's Your Name)
Loïc : Bon délire avec l'équipe pyrénno-alpine qui retrace la culture japonaise à la sauce What's Your Name. A voir.
Skivacation (20min)/Whiteroom Productions
Loïc : Après l'excellent Big Trouble In A Tiny Tent, l'équipe autrichienne de Whiteroom revient avec Ski Vacation, un gros délire scénarisé : un skibum brésilien et sa copine débarquent dans leur van à Obergurgl et découvrent la culture locale... C'est très bon !
Rancho Webshow “280 au Patin“ (14min)/Supersize Film
Loïc : L'équipe d'Enak s'attaque à un gros morceau : le snowboard... On ne vous en dit pas plus, c'est à déguster à sa sortie cet hiver !
New Kids on the Slopes #2 (15min)/Freeski Academy
Loïc : La nouvelle génération freeski est là, pas de soucis ! Bravo aux coachs et aux kids, c'était un bon best-of de leur saison.
Rancho Webshow “67 au Patin“ (16min)/Supersize Film
Loïc : Où Rancho s'évertue à comprendre les blagues des bosseurs... Vous verrez à la sortie, mais c'est encore un bon épisode que l'équipe de Rancho nous offre là.
Même à deux, il est impossible de tout faire tellement il y a de choses à voir au High Five. Nous avons donc raté :
- La closing party au Pop Plage et la soirée Playboy à l'Impérial (snif),
- Pas mal de séances des trois jours,
- des animations à l'Impérial,
- Le High Five Comedy Club.
Nous n'avons pas raté, mais on en parlera pas :
- La soirée du vendredi.
La critique est toujours facile, mais quelques bémols tout de même, notés lors de cette édition :
- Concernant les films : quelques films (vidéos ou edit serait plus juste) qu'on pourrait qualifier de passables... Et un son parfois trop fort (nos oreilles sifflent encore de la séance 2).
- Au village : une entrée payante qui a fait pas mal grincer des dents malgré la promesse d'activités supplémentaires, des toilettes toujours aussi peu nombreuses et sales, des poubelles introuvables et globalement une impression de "village des goodies et animations" plus que de village des marques. Ceux qui viennent tâter du matos restent un peu sur leur faim.
- Globalement : la disparition des pass journées et du fameux All Access ont aussi fait grogner, obligeant à choisir précisément les séances ou soirées qui nous intéressaient (mais on comprend que niveau organisation, ce soit plus simple).
- Une présence féminine toujours très discrète, laissant croire que le freeski reste souvent une histoire de bonhommes. L'organisation veille pourtant à intégrer dans sa com' celles qui font bouger les choses : Sophie Lechasseur, Marion Haerty, Coline Ballez-Baz, Perrine Lafont etc. On les attend encore plus sur les écrans ! Mesdames bougez-vous !
Réponse à la question du début : définitivement OUI, le High Five est et continue d'être "The Place To Be". Le High Five, ce n'est pas "juste" des films (même si c'est déjà bien et ils valent largement le déplacement), c'est surtout l'événement qui lance la saison. Celui où l'on se remet dans le bain de l'hiver, du ski, des grosses actions, des "Woaw !", bref, l'hiver arrive. Brace yourselves.
C'est un endroit qui réunit tout de même un sacré paquet de talents : on peut y voir ce qui se fait de mieux en freeski voire en ski en général, confortablement installés dans les fauteuils du cinéma. Puis en sortant, on peut rencontrer les protagonistes en vrai, discuter avec eux, profiter des animations, faire la fête, bref, c'est le pied. Enfin, un gros bip up comme on dit aux jeunes bénévoles qui font toujours, comme chaque année, un boulot de dingue avec l'orga.
Spoiler de fin d'article : Gaylord Pedretti, le boss de Like That, a lâché le thème de l'année prochaine lors de la soirée "Before" destinée aux partenaires. Après une courte vidéo d'époque en noir et blanc tirée des archives de l'INA (montrant ce qui semble être les premiers skis double spatules), l'écran a affiché les dates et le futur thème : "Origins", les 4, 5 et 6 octobre 2019. On se verra là-bas ?
6 Commentaires
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
"Qu'on se le dise la semaine de ski à l'ESF c'est has been pour eux !"
Belle manière de les remercier pour les démo freestyle qui ont eu lieu tout le weekend et qui depuis des années forment des jeunes et transmettes la passion du ski.
Chapeau !
Sinon, primo : c'est pas notre faute si c'était une des conclusions de la présentation, qui elle-même présentait les résultats d'une étude qui sera bientôt publiée, l'ESF ferait peut-être bien d'en prendre note.
Deuxio : l'ESF s'est clairement mise aux disciplines alternatives par nécessité... On ne peut pas dire que ce soit elle qui les ait portées à leurs débuts... Mais effectivement, plus récemment ils ont fait des efforts (peut-être face à l'émergence d'une certaine concurrence avec les écoles de ski "newschool"... ).
Bref si on veut parler de l'ESF, on peut aussi parler de son monopole et son lobbying qui font partie des choses dénoncées pendant la conférence comme étant des blocages à l'évolution des pratiques (notamment au niveau de l'enseignement lui-même et sa lenteur, une belle machine à fric qui, bien que très bien fait et très qualitatif - CF le memento, et aussi fait pour faire dépenser le maximum d'argent en heures de cours et réduit volontairement la vitesse d'apprentissage - peut-être bien une des causes de la lassitude des nouvelles générations qui n'ont pas de temps à perdre).
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire