L'automne prochain arrivera dans les magasins une fixation d'un nouveau type, regroupant les univers de l'alpin et de la randonnée : la Salomon Shift. Après l'avoir présentée en détails sur le papier il y a deux semaines, nous avons pu entre temps mettre les mains (et les pieds) dessus.
En plus du test "terrain", cet article a pour but d'expliquer le fonctionnement de cette fixation, car à la lecture des commentaires et messages de forums, cela n'avait pas l'air bien clair pour tout le monde. Ce que nous comprenons aisément, le fonctionnement des fixations étant un sujet vaste et complexe.
Heureusement, la technologie actuelle (le combo ralenti Iphone et animation GIF) nous aide à mieux comprendre comment ces petits miracles d'ingénierie nous permettent d'éviter de nous blesser (pas toujours, hélas) lors de notre pratique du ski. Cet article se découpe en trois parties :
- Présentation de la fixation et son fonctionnement,
- Analyse de son déchaussage, intérêt et comparaison,
- Le test "terrain".
Au premier abord, en mode ski, elle ressemble à une fixation alpine relativement normale. Seule la butée semble légèrement différente de ce à quoi nous sommes habitués, avec un loquet bleu sur l'avant. D'aspect, les matériaux utilisés lui donnent un côté "solide", grâce à l'acier, l'aluminium et l'alliage plastique/carbone.
Sans avoir aucune aide ou explication, le principe se comprend rapidement : en jouant un peu avec, on passe aisément du mode ski au mode rando de la butée. A l'arrière, la seule manipulation est le blocage des stop-skis pour la montée (et éventuellement le relevé de la cale pour les costauds qui montent dré, simple comme bonjour). Quelques "tips", donnés par Cody Townsend en personne, permettent de s'en servir encore plus rapidement, on y revient plus bas en vidéo.
Cela n'avait pas forcément été clair pour tout le monde lors de la présentation de la fixation : les inserts ne sont utilisés qu'à la montée. A la descente, ils se "rétractent" et laissent la place aux ailettes et à un bloc (bleu) qui viennent former la butée de type alpine, comme ci-dessous à droite. Toute la nouveauté du concept tient là-dedans.
- Déclenchement : certifié par le TÜV pour répondre aux normes ISO 13992 (rando) et 9462 (alpine) réglage 6 - 13, déclenchement latéral géré par la butée, vertical par la talonnière (fonctionnement "type" alpin). Elasticité latérale de la butée (voir plus bas) : 47mm (52 sur une STH2).
- Compatibilité : "MNC" pour Multi-Norm Certified, compatibles avec toutes les chaussures normées ISO alpines comme rando (comprenant donc les différents standards Grip Walk, WTR et Walk Soles) grâce à la plaque AFD réglable.
- Plage de réglage de 30mm, quatre tailles de stop-skis disponibles (90, 100, 110 et 120mm), deux tailles de couteaux (100 et 120mm), deux positions de montée : 2° et 10° (avec la cale).
- Poids : 1700g la paire, soit 850g/fixation avec les stop-skis.
- Prix public : 449€, disponible à partir de septembre 2018.
Vous commencez à saisir un peu mieux le fonctionnement de la bête ? Bien, maintenant on passe à la partie complexe, sur son fonctionnement "concret". Les pré-requis de lecture sont les suivants :
A première vue, on pourrait être tenté de se demander où est la nouveauté, puisque le déchaussage de la Shift est identique à celui des fixations alpines que nous connaissons tous.
Alors, elle est où la révolution ? Eh bien elle est justement là en fait ! C'est la première fixation qui offre un confort de ski et un déclenchement totalement similaires à ceux des fixations alpines, mais qui permet un mode de montée avec les avantages du système low-tech : mouvement cinétique meilleur que les fixations à plaque avec rotation au niveau des orteils, poids moins élevé et enfin moins d'influence sur le comportement du ski.
La Shift réunit donc les avantages de deux univers que tout oppose au niveau du matériel. Elle met directement au placard ces bonnes vieilles fixations à plaque (qui déjà, en prenaient le chemin). Et par rapport aux fixations à inserts également normées (Dynafit Beast et Radical 2.0, Marker Kingpin et Fritschi Tecton) ? Eh bien, elle est un peu plus lourde (100-200g/fixation) que la Radical, la Tecton et la Kingpin (plus légère que la Beast 16), mais elle a une meilleure transmission des forces et une meilleure élasticité. Nous allons voir pourquoi et comment ci-dessous.
Le banc d'essai permettant de vérifier que la fixation répond aux exigences des deux différentes normes de déchaussage rando et alpine, dans les locaux du département fixation, à l'Annecy Design Center :
Comme nous le disions précédemment, si vous savez comment marche une fixation alpine, alors vous savez déjà tout car la Shift fonctionne exactement de la même manière : déchaussage latéral à l'avant, déchaussage vertical à l'arrière et gestion de la flexion du ski par un ressort longitudinal situé dans la talonnière. Mais comme c'est encore flou pour beaucoup de monde toutes ces histoires d'axes et de déchaussages, nous vous avons fait quelques explications/rappels.
Le déchaussage, c'est-à-dire la sortie de la chaussure de la fixation, se fait selon deux axes principaux (qui peuvent être combinés lors d'une chute) : latéral et vertical. Le déchaussage latéral est géré par la butée, avec l'ouverture d'une des deux ailettes (elles-mêmes pivotant sur un axe vertical).
Ci-dessous, deux choses intéressantes se succèdent dans l'animation (qui passe en boucle) :
- Un premier choc, non suffisant pour déchausser, où l'on observe bien ce qu'on appelle l'élasticité latérale de la butée, c'est-à-dire la course élastique durant laquelle la fixation peut se "déformer", sans pour autant libérer la chaussure (47mm dans le cas de la Shift). Celle-ci essaie de sortir (en pratique c'est votre tibia et votre pied qui forcent dessus - et le ski de l'autre côté), mais la force n'est pas suffisante et la fixation (le ressort précisément) "résiste", ramenant la chaussure en place. En pratique lorsque vous skiez, l'élasticité de vos fixations travaille en permanence (à des échelles surement moins grosses que dans l'animation), absorbant ce que vous leur faites subir, comme le font les amortisseurs d'une voiture.
- Un deuxième choc, plus fort, où cette fois-ci la chaussure va jusqu'au bout de la course élastique de la fixation et est donc libérée, c'est un déchaussage. En fait, lorsque vous réglez vos fixations et augmentez la valeur de réglage, vous comprimez un ressort. Il faudra alors une plus grande force pour le déformer, et donc pour arriver au bout de la course élastique précédemment citée. Le réglage ajuste donc directement la force nécessaire pour libérer la chaussure.
Vous remarquerez dans l'animation précédente que l'on peut voir la partie contenant le ressort travailler et être comprimée : il s'agit du bloc noir situé devant la plage de réglage du DIN. Il est directement connecté aux deux ailettes retenant la chaussure latéralement, assurant l'élasticité et le déchaussage. Le loquet bleu sert à le comprimer pour écarter ces dernières et pouvoir chausser avec les inserts en mode montée.
A noter qu'en pratique, la force qui fait sortir la chaussure de la fixation s'effectue au niveau de votre jambe (et non au niveau des orteils comme ci-dessus - mais c'est plus simple pour montrer le fonctionnement). Plus précisément, dans le cadre de la norme, au niveau de l'axe tibial. La rigidité de la chaussure garde un ensemble solide qui va faire déchausser en butée (en charge latérale ou combinée latérale/verticale).
Ci-dessous, nous avons voulu vous montrer le fonctionnement du déchaussage vertical de la talonnière, assez simple à comprendre (le même que les fixations alpines, fixations à plaque, ainsi que Tecton et Kingpin - cette dernière ayant aussi le déchaussage latéral géré par la talonnière). On remarque qu'avec la Shift, il n'y a pas qu'une rotation de la mâchoire mais aussi une élévation de celle-ci, avant le déchaussage à proprement parler avec la rotation du bloc.
NB : même réglée au minimum, il était difficile de déchausser à la main "juste" en tirant la chaussure, j'ai donc du appuyer également sur le levier metallique de déchaussage.
Par rapport aux fixations alpines : en terme de sécurité, c'est identique. Elle est plus légère que la plupart des fixations alpines de DIN équivalent et surtout, elle possède un système de montée.
Par rapport aux fixations de randonnée à plaque : identique également en terme de sécurité. La skiabilité est meilleure, avec une chaussure moins haute sur le ski, moins de risque de jeu à l'usage et un flex du ski mieux géré. Surtout, le mode montée est plus performant : poids bien moins élevé, cinétique meilleure (point de rotation plus proche du pied, pas de soulèvement de la talonnière, etc.).
Par rapport aux fixations low tech certifiées : poids légèrement supérieur aux Fritschi Tecton, Marker Kingpin et Dynafit Radical (inférieur aux Beast 16), mais meilleure élasticité latérale et meilleure transmission des forces car la chaussure n'est plus seulement tenue par des pins à la descente, mais au contact de la butée.
La question ressort souvent depuis le lancement de la Shift. A notre goût, non, il y a un réel intérêt dans cette nouvelle fixation qui permet de faire des montages d'un nouveau type avec un même ski à la fois pour la freerando et pour le freeride, sans les inconvénients des fixations à plaques. Jamais il n'y a eu autant possibilité d'avoir une paire "à tout faire" avec autant de performances dans chaque catégorie, alpin et rando.
Et ces histoires de déchaussage et d'élasticité, comparé aux low tech certifiées ? Globalement, les différences sont de deux ordres :
- En transmission des forces,
- En sécurité/gestion du réglage de déclenchement.
C'est le même argument qu'utilisent Marker et Fritschi pour la Kingpin et la Tecton à propos de leurs talonnières "à mâchoire" et non à pins, comparé aux autres fixations low tech : plus de surface de contact chaussure/fixation permet une meilleure transmission des forces. Et en ski, ce que nous cherchons, c'est à transmettre les efforts de nos appuis à nos skis, au travers de nos chaussures et nos fixations. Une butée alpine "classique" possède quatre zones de contact : la partie centrale contre laquelle la chaussure vient buter (d'où son nom), les deux ailettes qui la retiennent latéralement et enfin une plaque en-dessous qui vient bloquer la chaussure pour éviter tout jeu. On retrouve tous ces éléments avec la Shift, à la différence de ses concurrentes à inserts.
Et nous avons même des chiffres là-dessus : la butée de la Shift a une rigidité de 11,6 décanewtons par millimètre. Ca ne vous cause pas trop ? C'est normal... Cela représente ce que peut absorber la fixation avant de se déformer. Ainsi, plus une fixation aura une rigidité élevée, moins elle aura de déperdition dans la transmission des forces. A titre de comparaison, la STH 2 est à 11,9, la Griffon 13 à 11,5 et la Warden à 10,6, tandis que les fixations à plaque sont en-dessous de 10.
Au niveau du déclenchement, la fixation à inserts dont le déchaussage est le plus semblable à la Shift (et donc aux alpines en général) est la Tecton (latéral en butée, vertical à l'arrière en talonnière de type "mâchoire"), plus légère mais avec une élasticité latérale moins importante : 13mm contre 47mm pour la Shift (et 33mm pour la Griffon, 52mm pour la STH 2).
Les autres fixations à inserts, notamment la Kingpin (talonnière à mâchoire) déchaussent en latéral par l'arrière. Nous avions analysé ceci longuement (voir le déchaussage des fixations à inserts), et avons du mal à nous positionner pour vous dire "c'est mieux d'avoir un déchaussage latéral à l'avant". Est-ce qu'il y a un réel avantage à ça ou est-ce que nous sommes trop habitués par notre pratique alpine ? Difficile de répondre concrètement à cela, du moins pour le moment. Chaque marque, à commencer par Dynafit qui a initié ce système, a ses arguments (CF l'article précédent). Ce qui est sur, c'est qu'on ne fait pas la même chose en fixations alpines et en fixations à inserts. Pourquoi ? En bonne partie à cause de l'élasticité.
Alors oui, les fixations alpines et la Shift ont plus d'élasticité que les fixations à inserts. Mais qu'est-ce que ça change ? Tout, en fait. Sinon, on ferait le Derby de la Meije en TLT Speed Turn (en pratique, vous pouvez toujours, c'est sur, disons un top 50, là ça se complique). Plus d'élasticité, c'est moins de comportement "ON/OFF", avec plus de marge avant la libération de la chaussure, comme montré plus haut. Ce qui veut dire que l'on peut skier plus fort, plus agressivement, avec moins de risques de déchausser intempestivement, sans pour autant devoir augmenter son réglage de dureté (ou bloquer sa fixation en mode marche, comme beaucoup le font pour être surs que ça ne bronche pas quand ils appuient... Aux risques et périls de leurs tibias ou genoux).
Cody Townsend et Fab Maierhofer ont skié des prototypes les hivers précédents et sont confiants sur les capacités de la Shift. A la question de savoir ce qu'ils skient cet hiver, les deux riders ont eu une réponse similaire : à 80% la Shift. Les 20% restants se divisant entre quelques trips "purs rando" de gros dénivs et/ou sur plusieurs jours avec des montages plus léger en fixation MTN, ou quelques journées "énervées" où ils veulent serrer fort et prendront des skis montés en STH2 16 (derby, grosses lignes en Alaska - et encore, etc.). Il est loin le temps où ils ne juraient que par la STH Steel ! Peut-être qu'en grandissant, on s'assagit ? Connaissant les deux bonhommes, ce n'est pas si sur... Mais les pratiques évoluent, et donc le matériel aussi.
Premières sensations lors d'une belle journée avec le Mountain Collective, à Tignes le 13 décembre dernier :
C'est bien beau toutes ces histoires incompréhensibles de déchaussage, mais en pratique ?
Nous avons été trois à skier les Shift. Votre humble serviteur d'abord en QST 106 de 2019 (une version renforcée et allégée, on y reviendra bientôt), et tous les trois une autre paire de QST 118 185cm, plus adaptée aux conditions de ces dernières semaines. Nous les avons skiés sur piste, en hors-piste et en randonnée. Voici le résumé de nos trois avis (le test intégral d'Oliver est à retrouver ici : Test Salomon Shift 2019) :
Quand on skie sur piste, rien de plus simple, on chausse comme une fixation d'alpin. Le slider sous le pied peut être réglé pour être adapté à vos pompes de rando (avec débord normé) ou à vos pompes de race. C'est ce que Salomon appelle MNC (Multi-Norm Certified).
Le comportement sur piste est équivalent à celui d'une fixation de piste : on a un très bon transfert des forces, on se sent très en confiance et bien sur ses appuis (malgré les 118mm sous le pied). On engage comme avec nos fixations d'alpin, et techniquement : c'est une fixation d'alpin. Je n'ai pas testé le déchaussage sur piste - pas envie de faire mon Jerry - mais le traditionnel test du coup de pied latéral dans l'avant de sa pompe permet de montrer l'efficacité de cette butée (comme ci-dessus).
Je n'ai pas vu une grande différence avec mes fixations alpines "normales". Je skie en STH 16 ancienne génération la plupart du temps (comme beaucoup le savent), mais j'ai aussi skié de la Look, de la Marker et de la Tyrolia.
La première chose qui m'a fait plaisir est ce bon vieux CLAC de la talonnière lors du chaussage. Ca n'a aucun intérêt particulier, mais psychologiquement ça fait toujours du bien (les ingénieurs ont peut-être fait exprès que ça fasse ce CLAC...). Serrée à 10, j'ai appuyé dessus sans me poser de questions et ça a tenu. Nous avons fait du couloir tracé, de la trafolle, de la poudre, quelques sauts, et nous n'avons pas fait semblant.
Pour le coup, je suis allé jusqu'au bout du test puisque sur un appui dans un virage en poudreuse, un des skis a tapé quelque chose de dur au fond, restant bloqué, et la fixation a fait son travail avec un bon déchaussage frontal. De l'avis de ceux qui ont vu l'action, il fallait que clairement que ça déchausse.
Mon prochain test consistera à la mettre sur des skis moins "poudre" et plus "freeride", et à la skier dans des neiges moins bonnes pour pouvoir la mettre vraiment à l'épreuve (sans se faire mal...). En tout cas de ces premiers essais (deux jours en piste, hors-piste et un peu de rando dans mon cas), la Shift tient ses promesses.
Donc, la montée. On déchausse, on met ses peaux, on bascule la cale du talon en mode Walk et on la verrouille à la main en poussant un peu sur les stops skis (ça se fait bien) ou on pose le ski par terre et on met un grand coup de talon dessus.
Pour faire actionner le Transformers de la butée, on peut mettre un coup de talon sur le cube bleu pour ceux qui ont la flemme de se baisser (NLDR : le Hangover mode, dixit Cody), ou le faire à la main. Il faut ensuite actionner le levier bleu avec le bâton (ou le pouce pour un chaussage en pente raide) afin d'écarter les pins. C'est pas idéal, mais ça se fait bien et vu qu'il n'y a pas d'action "clac" de ressort comme sur une Dynafit, on chausse au final rapidement. On tire fort le levier bleu vers le haut pour verrouiller. Il y a deux positions. Une qui déchausse et l'autre qui déchausse jamais. J'ai pu le tester... En position médiane sur un coup de talon bien appuyé lors d'une conversion le ski a déchaussé. Attention donc a bien verrouiller.
A la montée, l'unique cale est un poil limite quand on veut attaquer dans le raide. C'est un feeling personnel car ouais, j'aime bien les cales (NDLR : c'est son choix...).
Avec de la neige plein le système, tout fonctionne encore correctement, tant la bascule Transformers de la butée que le blocage des freins en mode walk. Par contre j'ai a plusieurs reprises réussi à "dégonder" la cale (comprendre: elle repasse en mode ski et les freins s'enclenchent). Je pense que je l'ai fait en mettant des coups de talon dans la cale à la montée du fait des conversions galères qu'on a fait. C'est pas bien grave, on peut rebasculer la cale avec le baton et remarcher dessus pour la remettre en mode walk. Je pense que l'accumulation de neige dans le talon n'aidait pas à la garder coincée.
Pour qui se destine t-elle? C'est difficile à expliquer, car il n'y a pas de profil type (et nombre d'entre nous n'ont pas qu'une seule pratique du ski). Pour nous, quelques-uns des profils potentiellement intéressés :
- Gros freerideurs qui remontent certaines pentes en rando,
- Free-randonneurs : moins de 1000m de dénivelé, elle est pour vous,
- Ceux qui veulent UNE seule fixation pour UN seul ski polyvalent (95 à 110 sous pied),
- Ceux qui déchaussent de manière intempestive avec leurs fixs à inserts (après vérification de leur réglage, et qui ne veulent pas bloquer),
- Ceux qui veulent une VRAIE sécurité à la descente, que ce soit en tenue ou déchaussage.
Elle n'est pas pour vous si :
- Vous voulez bouffer du D+ par plusieurs milliers de mètres en une journée : trop lourde,
- Si vous ne faites jamais de rando : aucun intérêt, à part se la jouer dans la queue de la benne l'hiver prochain.
- Si vous n'avez que des skis de moins de 90mm sous le pied : fixation imposante (nous n'avons pas la largeur exacte minimale requise, c'est surement moins de 90mm).
- Si cela ne vous pose pas de problème de skier avec vos fixations à inserts verrouillées à la descente.
- Un fonctionnement et une sécurité de fixation alpine,
- Une élasticité de fixation alpine,
- De bons transferts d'appuis,
- Un mode de montée de fixation à insert et ses avantages cinétiques,
- Des manipulations au final faciles.
- Un prix pas si élevé (en comparaison du marché).
- Une impression d'usine-à-gaz au premier abord (mais des manipulations faciles au final, CF ci-dessus),
- Lourde pour les "vrais" randonneurs (et plus lourde que la Kingpin ou la Tecton, ses principales concurrentes en fixations de rando certifiées),
- Un chaussage des inserts à la montée qui nécessite de prendre le coup (mais au moins, ce n'est qu'en bas de la montée et pas en haut),
- Un look qui n'est pas au goût de tout le monde et des coloris étranges (ça c'est très subjectif, c'est Oliver...),
- Les plus lourds et costauds regretteront l'existence d'une version au DIN de 16 (mais vous n'êtes pas non plus nombreux à en avoir réellement besoin...).
55 Commentaires
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...qui peuvent faire 85-90 au patin, comme pas mal de skis alpins polyvalents 'solides'
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pour le reste de la clientèle : une belle arnaque commerciale, au même titre que la Duke ou que toute autre fixe à plaque en fait. avec la Shift on va vers du mieux quand même.
Mais ça a eu le mérite de créer un soubresaut dans le milieu, notamment de pousser la technologie low tech à progresser en sécurité. Au final ça aura juste été une mauvaise phase dont on est content de sortir, comme les rockers démesurés et déséquilibrés qui disparaissent peu à peu
Franchement les lowtech actuelles marchent très bien tant qu’on ne tire pas des grosses lignes de derby ou des barres de 10m
En revanche quand on a pour ambition de skier comme un sanglier, on prend une fix alpine, et en toute logique on sert le DIN !
Du coup j’ai du mal à cerner l’interet de cette fix n’allant qu’a 13, par rapport à une radical, une Vipec, une kingpin, qui sont plus légères et qui font aussi bien le taf !
Et je ne pense pas être le seule à serrer mon DIN, sinon on remet en cause l’intérêt d’une Jester d’une p18 ou d’une Sth 16...
A mon avis en ne proposant leur serrage qu’à 13 ils se ferment une porte auX skieurs costauds.. demain si je dois monter un ski de freeride en rando pour de la rando je met une radical, et si je dois monter un Ski de freeride en rando pour affuster je met un BEAST
Mais pour les autres gabarit dont le serrage ne dépasse pas les 11 pour avoiner la question ne se pose pas, la shift suffit
Bon concept mais à faire évoluer pour satisfaire l’enssemble de la demande
-> Ba justement non, tu fait parti de la petite caste qui se sent obligé d'avoir des grosses fixations. Perso 70kg, 80 avec le matos, serré entre 8 et 9 tout le temps (STH14, Griffon 13) et jamais de déclenchement intempestif. ça dépend totalement de ta façon de skier. La première guardian que j'ai eu sur mes rando (un nunataq) j'avais oublié de régler la DIN. J'ai fait un beau couloir en 5.2 de 600 serré au mini, la façon dont j’appuie sur le ski fait que ça n'as pas bougé (je m'en suis aperçu après, pour le coup j'ai resserré pour le psychologique).
Cody hier à posé une vidéo sur insta pour montrer que à 13 tu pouvais te faire secouer les chaussettes dans un champ de bosse en envoyant des backflip sans que ça bouge.
Du coup le marché d'une DIN 16 (avec toutes les contraintes techno) est pas forcément important face au surcout probablement important du passage à 16. Si tu met 150-200€ dans le prix d'un point de vue commercial, marketing et image c'est moche.
Perso c'est 90kg tout équipé, en ayant appris tard donc en compensant la technique par la force. Et je ne déchausse que très peu alors que je serre à 9 sur mes sth16 (le min) et 8 sur toutes les autres.
Les sth16 je ne les achète pas pour le 16, il ne me sert à rien. Je les prends pour leur durabilité (elles sont justes increvables, alors que les px se font bouffer et que les pivots prennent du jeu - je ne parle même pas des marker grand public, squire et griffon) et la suprême qualité du déchaussage, que je trouve bien supérieur à toutes les autres (avis perso). La sécurité apportée par une fix ne s'arrête pas à son din
Donc une fix hybride qui se veut relativement grand public (par le prix et le programme), ça parait pas choquant qu'elle en reste à 13, valeur qui couvre 99.9% des pratiquants.
Mais comme dit Théo, il faut déjà passer par une phase d'appropriation pour gagner en confiance sur ce genre de fix.
Je te crois pour ton experience avec la Guardian non serré
En revanche j’ai eu une Guardian également, première sortie de la saison serré à 10,5, et 2 déchaussages non souhaité en une mâtiné. (Avec une semelle grip walk qui plus est ) j’ai finit par la serrer à 12 et elle a toujours fonctionné Correctement.
Ensuite comme je suis en boulet, j’ai fait ma première sortie en radical ft 2.0, en ayant oublié de serrer à mon poids le déchaussage latéral, résultat : 2 déchaussages non souhaité en une seule descente
Et enfin j’ai eu des p18 serré 12, avec lequel j’ai pris une boîte sévère, un ski à déchaussé et il fallait que ça déchausse, le second n’a pas subit d’énorme contrainte et à déchaussé dans le chute également.
Conclusion, ma petite expérience m’a appris que serrer ses fix n’etait pas illusoire, car souvent on se retrouve en situation où le déchaussage est interdit, et on ne peut pas prendre le risque d’un déchaussage intempestif, d’autan que sur une boîte, une fix même bien serré, si ça reste proportionnel à sa manière de skier, bah ça déchausse.
Pour en revenir à la shift, j’ai toujours eu cette idée en tête, peut être à tord, qu’une fix ne devais pas être utilisé dans ses plages de serrage maximum, je me verrais pas skier une fix allant à 13, en serrant à 12 ou 12.5. Du fait que j’ai toujours pensé que lorsque le ressort est comprimé, il perd en élasticité et donc il perd en faculté à déchausser quand il le faut. Je dis peut être une bêtise. Mais si une shift réglé à 12 ou 13, fonctionne aussi bien qu’une shift serré 9 ou 10, je prend ! Maintenant c’est l’usage sur le terrain qui a la réponse ! Perso je fais pas le crash test
Sinon pour le ressort et le DIN max j'avais le même à priori, et plusieurs info récentes me laisse à penser que ce n'est plus (n'a jamais été le cas. Sur le mini je pensais aussi que les 2 premier cran en gros le ressort était trop détendu du coup ça sert à rien -> faux (marque et shop), et au final ça marche très bien (ma copine en griffon serré à 4 -> 0 souci)
Sur le haut Cody disait dans une interview recente qu'il avait le même à priori (ça doit donc venir de quelque part) mais que les ingé lui avaient bien répondu que non. J'ai eu d'autres échos la dessus aussi. A priori tu peut bien serrer une 13 à 12,5-13 sans trop de problème.
Faudrai en reparler à Killa je sais pas si il a pas un article la dessus, y doit y avoir un truc avec le TÜV pour vérifier ça.
C'est bon à savoir qu'on peut faire confiance a la fix même réglée à fond. J'avais toujours entendu l'inverse, une histoire d'espace trop réduit pour que le ressort puisse travailler correctement. Du coup vu que je ski entre 10 et 12 selon les skis je fini toujours avec des truc qui montent à 14/15. Je vais économiser des sous le jour ou je changerai mes fixs, pas demain la veille lol
Pour reprendre, je pense qu’elles étaient bien réglés, car je me fais expliquer en shop à chaque fois que j’ai une nouvelle fix comment bien ajuster la vis de poussé
Concernant le DIN, pour être honnête je me suis forgé mon opinion sur les dires des un et des autres...
après d’un point de vu mécanique c’est clair qu’il ne doit pas y avoir de problèmes normalement, vu qu’un ressort hélicoïdal voit sa courbes d’amortissement Linéaire, proportionnellement a la force exercé, en revanche peut être qu’en toute fin de course, la courbe d’amortissement devient exponentielle, quand le ressort n’a plus de liberté
Mais si les ingé’ laissent une marge suffisante au ressort lorsqu’on est au serrage maximum annoncé, dans ces cas là on doit pouvoir serrer en toute sécurité.. bref je n’ai encore jamais disséqué de fix pour me faire une idée sur la question, dans le doute je préfère garder une marge
Quoi qu’il en soit je serais le premier satisfait de savoir que je peux serrer mes STH 13 a 12 en toute sécurité, sachant qu’il faut rajouter au moins 50€, pour ...... un ressort un plus dur !!!
On ne parle pas de la même
Je ne mets pas sur le même plan la sth16 "d'époque" ( = S916) et la sth²13 !
Cf. mes arguments : tout ne se résume pas à une valeur de DIN.
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T'es vraiment content d'avoir qu'un seul ski ...
Avec des fixations surpuissantes qui protegent en plus tes ligaments croisés ...
Welcome On Gunz
infatigable - le mec n'arrête pas une seconde de faire sa pub XD
[et la palme de la persévérance est décernée à... TKB !]
mais serieux quand t'aimes le ski c'est vraiment un luxe de ne pas avoir besoin de dechausser ... ca permet d'etre leger et puissant ... sans peur pour tes genoux
Et Meme dans certaines neiges ... un seul ski ... c'est juste obligatoire
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Poids de la Tecton : 685g (pesée également) par fix avec stop, soit 1370g la paire.
Ca fait 330g de différence. Personnellement, pour avoir skié les deux à peu près en même temps cet hiver, je préfère de loin le côté pratique de la Shift qui fonctionne comme une alpine. Le chaussage est bien plus aisé, mais le déchaussage aussi (quand on s'arrête de skier par exemple, il faut déchausser d'abord l'arrière, puis l'avant sur une Tecton). L'élasticité est plus grande, etc bref je vais pas re-écrire ce que j'ai écrit dans l'article, ça dépend de ce qu'on veut faire... Si c'est essentiellement du HP et de temps en temps mettre les peaux, il ne faut pas se poser de questions... Si c'est pour une utilisation quasi-exclusivement en rando, là ça vaut le coup de réfléchir et voir sur quoi on est le mieux, comment on skie, etc.
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Quelqu’un a déjà expérimenté ?
Alors certe faut transporter une mâchoire de LowTech dans le sac, mais bon c’est toujours moins encombrant qu’une AlpineTrekker, et pour le poids (perso jusqu’à une approche de 2km pour 3-400 de D+ Je ça me dérange pas d’avoir des enclumes )
Je pense que pour des skis ou des gabarits ou la Shift paraîtrait un peu juste, c’est une alternative à étudier
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Mais c’est clair qu’en tout point la Beast 16 aujourd’hui est rattrapé par la SHIFT sauf pour un très lourd
Si la BEAST 16 avait pesé moins d’1,5 kg elle aurait été parfaite
En revanche je pense pas que le système CAST soit si obsolète que ça, car ça a beau être élitiste ça correspond toujours à une petite niche de skieurs (dont je me sent concerné car je réfléchie à le monter pour mes Bodacious avec lequel je n’ai d’autre choix que de skier fort) et il y a fort à parier qu’en matière de durabilité, une P18 associé au système CAST sera plus durable qu’une SHIFT qui utilise des matériaux moins costauds
Sans pour autan dénigrer la SHIFT, qui si je le pouvais serait sur tout mes skis (hormis ceux de rando et celui pour bourriner)
Pour en revenir à l’exemple de la Kingpin, je me fie pas trop à ce que les athlètes font avec... on ne sait pas si ils sont en bloqué ou pas, (quoi que j’ai ma petite idée) et surtout j’ai du mal à croire que réceptionner n’importe quel saut sur un matelas de poudreuse contraigne autan la fix que de descendre vite dans des neiges aléatoires
Pour la Kingpin je vais citer Markus : "Yé bloque qué quand yé fé des doubles"
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En gros, je ne suis excellent en rien mais je voudrais bien de pas devoir louer à la moindre occasion et pouvoir compter sur mon unique paire 90% du temps. Est-ce que cela vous semble être un mariage étrange (Brahma 88 et shift)? Merci et deso si la question est un peu vague (et lingue).
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je pense les monter sur des Volkl Kanjo qui font 84 au patin (ski alpin très polyvalent) et je suis assez léger au demeurant (65kg), vous pensez que ca passe ?
@lapin38 et @guizmo vous en parliez plus haut (j'ai demandé à Salomon aussi)
Merci !
A
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