Bilan météorologique de l'hiver 2016-2017

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Bilan météorologique de l'hiver 2016-2017

Comment était-il vraiment, cet hiver ?
article Bilan météo

Pour beaucoup, cet hiver a été difficile. Alors que nous entendions et lisions de toute part que l'enneigement avait été mauvais voire très mauvais dans de nombreux massifs, nous avons voulu savoir ce qu'il en était réellement. Nous avons donc demandé à notre météorologue indépendant Thomas Blanchard, qui nous écrit des prévisions détaillées depuis deux hivers et qui a donc suivi tout au long de la saison l'évolution des conditions, de nous faire le bilan météorologique de cet hiver 2016-2017.

L'article s'articule en trois parties : le suivi chronologique de l'hiver, le bilan, et pour finir quelques questions posées à Thomas que nous avions à propos de ces conclusions.

Header et vignette : modélisation de Earth au 26 avril 2017 représentant les vents à 1000 hPa et l'humidité relative.

Au fil de l'hiver

Après un hiver 2015-2016 très doux mais globalement neigeux en altitude, la saison 2016-2017 avait démarré à certains endroits en fanfare avec d'importantes chutes de neige début novembre. Mais voilà, les vieux démons des deux derniers débuts d'hivers ont rapidement fait leur retour avec un très mauvais mois de décembre. 


Alors que les stations sont désormais fermées (mais que la saison continue en ski de rando), nous cherchons aujourd'hui à tirer un bilan global de cet hiver sur le point météorologique sur l'ensemble des massifs français. 


Début novembre : une belle promesse

Durant la première quinzaine du mois de novembre, à la faveur d'un courant d'ouest-nord-ouest bien frais et humide, les chutes de neige se succèdent sur les Alpes du nord, le Jura et les Vosges. L'enneigement devient alors remarquablement bon pour la saison au 15 novembre dans ces secteurs. En raison de redoux successifs, il est moins bon du Massif central aux Pyrénées. Le mètre de neige au sol est rapidement atteint au 11 novembre au-dessus de 2100 mètres dans le nord de la Savoie, par exemple ici en Beaufortain (semaine du 5 au 11 novembre) :

Flux de sud et retour d'est, des chutes très localisées

Puis un changement de circulation atmosphérique fait rapidement évoluer la situation à la fin du mois de novembre. La mise en place d'un temps de "sud" durable a plusieurs conséquences : 

- La première, sans doute la plus remarquable, est un épisode neigeux exceptionnel et historique en haute-montagne le long de la frontière italienne de la Haute-Tarentaise au Queyras. Il tombe en quatre jours souvent plus d'1m50 de neige au-dessus de 2300-2500 mètres, voire jusqu'à 2m-2m50 localement. Cet épisode est du à une remontée de sud en provenance de Méditerranée puis l'établissement d'un puissant phénomène de "retour d'est". Cette remontée de sud permet d'ailleurs aux Alpes du sud de jouir de bonnes conditions d'enneigement, mais seulement en haute-montagne en raison d'une masse d'air bien trop douce lors de l'épisode perturbé. 

- La deuxième, plus négative, c'est un redoux dévastateur des Vosges aux Alpes du Nord en passant par le Jura (sauf les secteurs touchés par le retour d'est), accompagné d'un épisode de foehn (phénomène météorologique produit lors de la rencontre d'un relief par un vent). En somme, un cocktail très mauvais pour le beau manteau neigeux qui s'était constitué durant les semaines précédentes. Sur les Pyrénées, le peu de neige présent est également mis à mal.
 La situation devient très déséquilibrée selon les massifs et les altitudes.

Deux mètres de neige tombés en quelques jours à 2400 mètres sur le secteur du Mont-Cenis (73), fin novembre 2016 :
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Un mois de décembre historique

La situation s'aggrave pratiquement partout avec l'arrivée de décembre. Dès le début du mois, nous nous inquiétons de la situation (au grand damn des community managers des stations) en nous demandant où est la neige. Nous ne savions pas que nous n'étions pas au bout de nos peines. 

Pour la deuxième année consécutive, un blocage anticyclonique (phénomène expliqué dans le lien ci-dessus) très durable se met en place : l'anticyclone des Açores s'installe sur nos têtes pendant plusieurs semaines et empêche l'arrivée des dépressions sur nos massifs. La sécheresse devient très importante, voire historique dans les Alpes du nord : aucune chute de neige n'a lieu dans la grande majorité des stations durant le mois de décembre.

Blocage anticyclonique parfaitement illustré ici mi-décembre avec une ceinture de hautes-pressions (1035 hectopascales) "vissées" sur la France :
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Les conséquences en termes de précipitations, et donc de chutes de neige, sont nettes : le temps est très sec avec un déficit marqué sauf sur la Corse. Ci-dessous, le rapport à la moyenne mensuelle de référence (1981-2010) des cumuls de précipitations par Météo France le montre clairement : 

C'est donc un début de saison très délicat sur la grande majorité des massifs pour les vacances de Noël. Les Vosges, le Jura et le Massif central sont au vert jusqu'en haut. Les Alpes et les Pyrénées ne voient pas de neige au sol jusqu'à 1800-2000 mètres. Il est dans le top 3 des plus mauvais débuts de saison depuis 20 ans. 

Deuxième retour d'est, les disparités s'accentuent

Seuls les secteurs de haute-montagne des Alpes du sud et des Alpes du nord ayant connu les grosses chutes de neige de fin novembre, profitent d'un enneigement supérieur aux normales. Il reneigera d'ailleurs dans ces zones entre le 19 et 20 décembre, c'est le deuxième retour d'est : "Il neige, mais pas partout".
 Encore une fois, les massifs frontaliers de l'Italie profitent des rares chutes de ce début d'hiver, continuant d'accentuer les différences d'enneigement entre les massifs et les altitudes. 

La plupart des stations limitent la casse grâce à la production de neige de culture durant les vacances scolaires, tandis que les fond de vallées subissent les pics de pollution dus à l'anticyclone qui "plaque" les particules près du sol. Cette situation voit également des inversions de températures qui mettent à mal le peu de neige présent en altitude. 

En janvier, enfin l'hiver

A partir du 10 janvier, à la faveur du retrait des hautes-pressions vers le proche-Atlantique, un courant de nord à nord-ouest rapide et profond se met en place, apportant enfin des chutes de neige généralisées. Particulièrement favorable pour la majeure partie des massifs français il donne énormément de neige dans les Pyrénées où l'on relève parfois près de deux mètres de neige fraîche en cinq jours en altitude, exemple ici en Haute-Ariège :

Premier épisode généralisé

Cet épisode neigeux fera d'ailleurs l'objet d'une vigilance orange-avalanches de la part de Météo France sur l'ensemble de la chaîne.
 Les autres massifs bénéficient également de bonnes chutes de neige, parfois jusqu'à très basse-altitude, généralement comprises entre 50cm et 1m en quelques jours. Comme toujours dans ce genre de situation, les Alpes du sud en position "d'abri" reçoivent très peu de neige. 


A la faveur d'une descente d'air très froid, les conditions de ski sont enfin excellentes jusqu'en moyenne-montagne durant la deuxième quinzaine du mois de janvier. Mais le temps s'assèche à nouveau et aucune nouvelle chutes de neige n'est observée ensuite…


Ainsi, au premier février la situation de l'enneigement est assez contrastée. 
On retrouve un enneigement très bon dans les Pyrénées et la Corse, bon le long de la frontière italienne de la Haute-Maurienne au Queyras dans les Alpes, mais déficitaire sur le reste des Alpes, le Massif central, le Jura et les Vosges. 
Par exemple, on mesure au sol à cette date 53cm de neige à la Plagne (73) à 1970 mètres soit la valeur la plus faible jamais observée depuis le début des mesures en 1971. Ou encore 26 cm à Auron (06) à 1800 mètres soit une valeur très proche des records de déficit.


Alpes du nord à gauche, Pyrénées à droite, lors de l'épisode de début et mi janvier. La situation va ensuite être calme jusqu'à février... 

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Début février : des épisodes tempétueux

Lors du premier week-end des vacances de février, et alors qu'une bonne partie des stations de ski s'inquiètent du manque de neige, un courant d'ouest bien humide se met en place sur le territoire. Il est accompagné de plusieurs perturbations lors desquelles s'alternent les phases de fraîcheur et de redoux. 

Conséquemment, le manteau neigeux augmente bel et bien dans les vallées abritées des Alpes tandis que plus à l'ouest et sur les autres massifs de l'hexagone les phases de neige mais aussi de pluie se succèdent. 
C'est une situation très classique de notre climat où les stations les plus élevées ou abritées font le plein tandis que les autres croisent les doigts pour que les passages à la pluie soient les plus brefs possibles.

Puis, retour de l'anticyclone


Ce courant d'ouest humide et perturbé prend rapidement fin. 
Il laisse la place à un temps globalement sec et doux jusqu'en fin de mois de février sauf sur l'extrême est des Pyrénées et la Corse où de nouvelles chutes de neige sont observées en montagne. Corse où les chutes de neige en provenance de Méditerranée ont été nombreuses durant l'hiver amenant un enneigement jusqu'à plus de deux fois supérieurs à la normale vers 2000 mètres.
 

Ailleurs, tandis que l'enneigement devient conforme à la saison dans les Pyrénées, il reste bien déficitaire (-30% à -50%) de la majeure partie des massifs de l'est du territoire au Massif central autour du 25 février.

La nivose saisonnière de Maniccia (massif du Rotondo) en Corse, à 2360m, avec plus de 2m50 de neige en cinq chutes environ :

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Début mars : neige... Et tempêtes

La troisième grosse offensive neigeuse assez généralisée est observée entre fin février et début mars. 
Un rapide courant de nord-ouest frais et humide se met en place durant les 10 premiers jours du mois. Les dépressions en provenance de l'Atlantique nord se succèdent sur le pays. Les chutes de neige atteignent essentiellement le massif alpin. 
Les quantités observées en une semaine vont de 50cm à 1m dés la moyenne-montagne, voire 1m50 sur les secteurs les plus exposés du nord du massif vers 2000 mètres.


Cet épisode de temps très perturbé est, hélas, accompagné de vents très violents en altitude. 
De nombreux domaines ferment temporairement leurs remontées mécaniques devant des rafales dépassant parfois les 150 km/h. Déjà début février, les chutes de neige avaient été très ventées. 
Des plaques à vents de taille importantes se forment, comme ci-dessous dans le massif du Mont-Blanc.

A noter que le risque d'avalanche est assez important mais surtout complexe à gérer à cause de la présence dans le manteau neigeux d'une ou plusieurs couches fragiles persistantes selon les secteurs, présence due à la transformation de la neige lors des différentes périodes anticycloniques (l'activité avalancheuse sera l'objet d'un autre bilan)

Secteur Balme, Chamonix, photos Jérôme Descombes-Sevoie)
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Une arrière saison plutôt sèche et douce

A partir du 10 mars, un temps très doux et globalement sec reprend le relais. Seule la Haute-Maurienne bénéficie de nouveaux épisodes neigeux à la fin du mois de mars permettant à l'enneigement déjà très bon de se maintenir. Partout ailleurs, les épisodes neigeux sont très sporadiques, notamment d'une grande partie des Alpes aux Vosges en passant par le Massif central. 


Le mois de mars 2017 devient alors le plus doux jamais observé depuis le début des relevés météorologiques. Ce printemps bien installé se maintient une bonne partie du mois d'avril. La neige disparaît partout en moyenne-montagne et la fonte a souvent 15 jours voire un mois d'avance sur une année moyenne. 

L'énième retour d'est de l'hiver, fin mars, a encore profité à ceux qui étaient déjà avantagés, les frontaliers de l'Italie notamment la Haute-Maurienne et le Queyras :
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Retour de l'hiver au printemps...

Mais… Pour la deuxième année consécutive, le temps change radicalement pour la fin-avril et le début du mois de mai. 
A partir du 17 avril : les dépressions polaires qui avaient tant de mal à descendre sur l'hexagone durant le mois de décembre, se mettent à gagner notre pays. Il en résulte alors un rafraîchissement sensible, et la fonte du manteau neigeux en haute-montagne devient très limitée. 

Des épisodes neigeux se produisent en montagne, particulièrement dans les Alpes du nord. Sur les secteurs les plus favorisés, il tombe entre la fin avril et le début du mois de mai plus d'un mètre de neige à partir de 1600 mètres d'altitude, redonnant au paysage un aspect hivernal. Alors que le temps était resté désespérément sec de la fin du mois de novembre au début du mois de janvier dans la majorité des massifs... 

Bilan

Cet hiver peut-être qualifié de globalement mal enneigé et doux malgré l'épisode de froid notable durant la deuxième quinzaine de janvier. 
Les épisodes neigeux ont été peu nombreux mais parfois marqués, par exemple ci-dessous en Chartreuse (38) où l'on relève cinq véritables épisodes neigeux, qui ont à chaque fois apporté plus de 40cm et jusqu'à 80cm. Ces épisodes étaient souvent associés à des tempêtes en altitude.

De grosses disparités

L'hiver n'a pas été mal enneigé partout. La Corse, les Pyrénées et certains secteurs des Alpes (Haute-Maurienne et est du Queyras où les micro-climats ont bien joué leurs rôles) ont pu se vanter d'avoir un très bon enneigement par rapport à la moyenne durant tout ou partie de l'hiver.


A contrario, les massifs des Alpes (sauf sur les secteurs pré-cités), du Jura, du Massif central et des Vosges ont connu un hiver bien en-deçà des normes. Cet hiver se classe par exemple dans le top 10 des hivers les moins enneigés dans les Alpes du Nord, bien loin des records de 1963-1964 néanmoins.



Une saison de ski courte

Si il y a bien une situation de partagée par l'ensemble des massifs c'est la durée très courte de la saison de ski en moyenne-montagne. Elle s'est en effet étalée sur deux petits mois : de mi-janvier à mi-mars. L'autre fait marquant : un début de saison très délicat avec un mois de décembre record au niveau de la sécheresse. Après le mois de décembre 2015 record au niveau de la douceur cela commence à faire…

 

Lors de ce type d'hiver, nous nous rendons d'autant plus compte que les techniques de damage et de production de neige de culture ont accompli des progrès énormes depuis 25 ans. Des stations ont pu ouvrir tout ou partie de leur domaine malgré des conditions d'enneigement très délicates. Même si il est évident, on le rappelle, que les canons à neige atteignent leur limite lors d'une période bien trop douce (comme en décembre 2015). 




Quelques nivoses saisonnières montrant bien les différences entre les massifs en nombre de chutes de neige et leurs intensités : à gauche, la nivose de Bonneval a enregistré environ 9 chutes de neige durant la saison, dont certaines de grosse ampleur avec plus d'un mètre de neige fraîche. 

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Questions

A la lecture de ce bilan, nous avions quelques questions auxquelles Thomas a bien voulu répondre, de façon à mettre en perspective ce que nous venions de lire (et anticiper les vôtres). 

- Quid du rapport avec le changement climatique, notamment en montagne, par rapport à un hiver comme celui-ci voire par rapport à l’enchaînement des hivers "mauvais" niveau neige ? 

- 

Le changement climatique est un fait avéré (NLDR voir notre article sur le changement climatique en montagne). La diminution des cumuls de neige depuis les années 50 l'est tout autant (voir ci-dessous). C'est particulièrement le cas sous 2000 mètres. 

D'autre part, la succession de records de douceur ces dernières années met à mal la couche de neige. Après le mois de décembre 2015 le plus chaud jamais observé, nous avons subi durant cette saison hivernale (au sens large) le mois de mars le plus chaud jamais observé. 
En revanche, il faut également tenir compte d'une variabilité inter-annuelle importante. Si la période 2014-2017 est un peu en dessous des espérances, il ne faut pas oublier que les hivers 2011-2012 et 2012-2013 ont vu se succéder de très nombreux épisodes neigeux en montagne et jusqu'à basse-altitude.


Le changement climatique (et donc le climat, à une échelle de temps très importante) ne peut porter à lui seul la responsabilité de ces mauvais hivers. Il faut également regarder l'échelle météorologique : c'est à dire le placement des centres d'actions que sont les anticyclones et dépressions. L'anticyclone n'a pas voulu se retirer suffisamment longtemps de la France cet hiver pour permettre une succession d'épisodes neigeux : la présence de neige n'est pas qu'une question de températures, c'est bien plus complexe que ça. 

- Ne sommes-nous pas forcément biaisés par notre point de vue de skieurs "obsédés" par la neige ?La situation est-elle si "catastrophique" si on s'en tient strictement au point de vue météorologique ?

- Comme évoqué précédemment, les épisodes neigeux ont été peu nombreux cet hiver. Hormis en janvier, la plupart de ces chutes de neige ont été suivies d'un redoux assez important. Par conséquent, les conditions de ski ont rarement été durablement bonnes cet hiver, notamment en moyenne-montagne où la sous-couche ne s'est jamais véritablement constituée.


L'important pour les skieurs "obsédés" par la neige est de bien tenir compte des spécificités locales climatiques de chaque massif : on pouvait faire par endroits du bon ski fin décembre sur de la neige naturelle alors que 90% des domaines ouvraient sur de la neige à canons.
 Un mois de décembre où on peut le dire, la situation était objectivement mauvaise. Tant du point de vue ski que du point de vue météorologique avec ce record de sécheresse évoqué. 

Nous pouvons nous rassurer en nous disant qu'il est certain que nous allons retrouver un jour ou l'autre un bon hiver neigeux, néanmoins ils deviendront de plus en plus rares dans ce contexte de changement climatique.

Les conditions fin décembre dans le massif de l'Ubaye (04), vers 2600m :

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- Est-il possible de faire un comparatif avec les tendances saisonnières, notamment l'article que nous avions fait sur skipass au début de l'automne ? 

- 

Les prévisions saisonnières mises en ligne en septembre faisaient apparaître deux tendances : un hiver plutôt doux, et plutôt humide. La douceur a bel et bien était de la partie. 
En revanche, l'humidité attendue n'a pas été observée. Ces prévisions évoquaient la mise en place d'un courant d'ouest humide et durable. 
Le rail d'ouest perturbé évoqué a été relégué bien trop au nord fin décembre (vers la Scandinavie) pour que les dégradations atteignent notre pays. Un simple petit décalage à l'échelle terrestre, mais des conséquences totalement différentes pour le temps observé sur notre pays.


Par exemple, ci-dessous, sur cette carte représentant les précipitations attendues le 26 décembre sur l'Europe. Un régime d'ouest est en place. Mais il est à dominante anticyclonique sur le pays, donc avec un temps sec pour nos massifs. Dans un même temps, il est à dominante dépressionnaire plus au nord, du sud du Groenland à la Scandinavie où les perturbations se succèdent. 

Il faut prendre du recul pour voir les choses à une échelle plus globale en météo : les prévisions peuvent se tromper dans deux axes, spatial et temporel. Si le temps "prévu" n'arrive pas à l'endroit observé, c'est souvent parce que le décalage des centres d'action (dépressions et anticyclones) a déplacé celui-ci dans le temps ou l'espace. 

NB : l'ensemble des données évoquées dans cet article sont issues des relevés officiels disponibles sur le site de MétéoFrance. 

Thomas.Blanchard
Texte Thomas Blanchard
Rédacteur bulletins et infos météo/neige sur Skipass depuis quelques années déjà !

12 Commentaires

mere_michele_prod Intéressant !
Ca confirme bien mon sentiment d'hiver mauvais pour le ski (en Vanoise) où les crénaux pour profiter de la neige fraiche étaient peu nombreux et de courte durée.
 

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freeryan Article complet et compréhensible merci
Il y a eu du bon ski comme écrit mais sur une courte période ...
 

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kouyou63 Pendant ce temps, la cote ouest des États Unis a ramassé de la neige comme jamais, mettant fin à la secheresse en Californie ...
therider07 2eme saison que je passe en British Columbia et oui je confirme c'est quand meme un autre monde que l'europe niveau chutte de neige, les mauvais hivers arrivent ici aussi mais c'est rare
 

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winstonsmith Ce qui m'a particulièrement marqué moi perso c'est pas tellement la sécheresse de l'hiver (parce que pour ça on est rodé... On a eu des bons aperçus précédemment), mais plutôt le côté ultra éphémère des chutes, même en plein coeur de saison, avec des épisodes de vent qui accompagnaient ou suivaient quasiment systématiquement les perturb.
Du vent ça aussi ça arrive mais là les vitesses relevées ça fait pas du tout rire (genre des pics à 190/200) avec du transport de neige ultra conséquent et les risques qui vont avec...
 

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anor@k

3 mars 2017 : 211km/h relevé au pic de Bure ! C'était pas qu'un transport de neige, les voitures étaient collées aux barrières de sécurité au 4 mars au matin (dont le 4x4 des gendarmes), on a jamais pu passer le col du Lautaret...
ledauphine.com

 

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Storm_Freerider Ha les années 80, il y avait de la neige, de la vraie, autant dans les alpes du sud que du nord. Depuis c'est bien aléatoire. Le vrai problème comment concilier la "waiting périod" de bonnes chutes de neige, la vie professionnelle et familiale. Il faudrait être ski bum pour tirer son épingle du jeu météo !
 

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