Les Alpes connaissant un début de saison difficile, le pyrénéen Pierre Hourticq est rentré "chez lui" pour retrouver son ami Hélias Millérioux (voir l'article sur le Nant Blanc), alors en vacances sur la côte basque. Les deux compères accompagnés du local Pablo Mourasse ont trouvé de bonnes conditions dans le secteur du col d'Arrious. Pierre nous raconte cette journée du mercredi 7 décembre qui devait être une classique balade et qui s'est finalement transformée en ouverture d'un itinéraire de pente raide.
Début décembre, pas de neige à Chamonix. Je décide de rentrer chez moi dans les Pyrénées-Atlantiques et rejoindre mon pote Hélias Millerioux qui surfe sur la côte basque pour lui proposer un peu de ski. Ce n'est pas grandiose niveau neige mais quand même mieux que dans les Alpes.
On décide donc de partir dans le secteur du Pic du midi d'Ossau et d'emmener avec nous le jeune Pablo Mourasse, qui connait le secteur comme sa poche. Un premier jour de repérage nous fera prendre conscience que les conditions ne sont pas au rendez-vous : neige croutée à basse altitude sur les versants nord et manque de neige au sud.
Le lendemain, nous décidons de repartir sans objectif particulier, mis a part celui de profiter de la journée en montagne loin de la foule et de la pollution chamoniarde.
Direction le col d'Arrious (2259m) où nous avions déjà trainé nos spatules il y a deux ans, et ouvert une descente sur la face ouest du Palas. En remontant le vallon, des traces d'ours nous font comprendre que le secteur sera paisible. Au fil de notre montée, une face à l'ombre attire notre attention. Elle parait plus haute en altitude que ce que nous avions skié la veille. Elle nous semble skiable et en bonnes conditions. La décision est unanime : nous voulons monter au sommet pour voir cela de plus près. Nous décidons de ne pas remonter dedans, pour atteindre le sommet, nous le contournons, à cheval sur la frontière franco-espagnole.
Arrivés en haut, c'est la surprise. Cela parait plus raide et technique que ce que nous avions prévu. Plutôt dans l'optique d'une balade classique à l'origine, nous n'avions pas pris de corde dans le sac. Malgré cela, après une bonne analyse, une reconnaissance des photos prises en bas et un bout de fromage local, nous décidons de nous lancer dans cette face, certes pas très longue, mais raide et exposée.
Le choix de s'élancer sans corde est bien réfléchi, nous ne prenons pas cela à la légère. Si quelque-chose ne va pas, nous serons capables de remonter avec les crampons et piolets. Avant de pouvoir enfin faire les premiers virages, des rochers nous obligent à une courte portion de 10 mètres de désescalade. Nous pouvons ensuite enfin chausser. Dès les premiers virages nous comprenons vite que nous ne nous sommes pas trompés : la neige est stable, froide et les conditions parfaites pour la pente raide.
Au milieu de la descente, une courte partie aérienne nous plonge dans une ambiance très particulière, celle que l'on peut souvent ressentir en montagne. La suite se déroule parfaitement, le cheminement de la face est plutôt facile à lire.
Enfin, pour clôturer cette belle face, nous enchaînons les derniers virages ensemble, entre potes. Arrivés en bas, Pablo nous annonce que nous avons fait une première. Nous n'étions pas partis pour ça, mais on prend, c'est que du bonus ! Nous avons simplement été attirés par l'esthétique d'une ligne, l'envie d'aller découvrir un nouvel endroit et de profiter les uns des autres. Mission réussie.
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