Bon Appétit S6EP4 : Val Bon App 1950

Vos humbles serviteurs sont de retour pour l'avant-dernier épisode de la saison, la sixième déjà de Bon Appétit ! Ces derniers, jamais à court d'imagination, ont voulu re-créer leur propre mini snowpark au milieu des montagnes, et ça n'a pas été une mince affaire... 

Salut à tous,

Voici un épisode un peu spécial, Ô amis. Une aventure qui a commencé il y a quelques saisons déjà. L’équipe Bon App a reçu un mail de la part de confrères hélvètes qui auraient inventé un téléski portatif, et ces messieurs se sont dit que c’est le genre d’accessoire qui pourrait bien nous plaire…

En effet, vos serviteurs, toujours à la recherche de nouvelles aventures, ont trouvé l’idée séduisante. Nous voilà donc, quelques temps plus tard, au jour du premier rencard. La machine s’appelle Elsium, c’est une boite en metal qui contient plusieurs centaines de mètres de corde, un système de poulies, et quelques merveilles d’ingénierie qui en font un téléski portatif de 80kg. La chose est alimentée en énergie par une batterie électrique de 40kg. Et oui, ça représente quand même 120kg de matos à promener dans la montagne. On est loin du collant pipette qui prend la fix sans stop ski pour gagner 100g… À la base le Elsium s’adresse plutôt à un public de wake-boarders. La machine est montée sur roue et il aisé de l’amener au bord d’un lac pour se créer son parc nautique en dix minutes. Mais si ça marche sur l’eau, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas sur la neige. L’équipe qui a créé l’engin a installé un système avec deux snowboards enfant pour qu’on puisse le déplacer sur la neige. On prend une luge pour la batterie, et tout devrait glisser sans souci.

D’un autre coté, Timy Théaux nous propose depuis plusieurs saisons d’aller filmer dans la vallée des Avals juste derrière Courchevel. Le spot est cool, il y a un petit refuge et pas mal de possibilités pour faire du bon ski tout autour. L’endroit nous semble top pour aller créer notre petite station perso. Nous voilà tous à Courchevel pour le départ. Du coté Suisse, on a Flo et Gilles qui ont amené la machine, et de l’autre l’équipe Bon App accompagnée de Timy. On fait un premier essai dans un talus sous la station et tout semble très bien marcher. Plus qu’à tirer tout ça au sommet du domaine de Courch’ pour réussir à basculer dans la fameuse vallée des Avals. Tout se goupille facile, le club des sports nous file un coup de pouce : après la fermeture des pistes, ils montent le téléski au sommet du domaine d’un coup de moto neige.

Il est alors environ 17h, et nous n’avons plus qu’à franchir une petite crête pour arriver au refuge. Les deux petits snows qui permettent à la machine de glisser semblent fonctionner à peu près. Ça force un peu dans le dévers mais on glisse tranquille. La batterie suit sur la luge, on y croit. Avec notre courage et un peu de transpiration, on parvient à amener tout ça au pied de la dernière montée. Il doit y avoir quelques 200m et on y est. La machine peut se tracter d’elle même si on installe un ancrage au sommet de la pente, un peu comme le ferait un treuil. Une équipe part donc avec la poulie pour installer l’ancrage. La nuit commence à tomber, on fait un ancrage là-haut en pensant que c’est gagné. En bas, les amis s’affairent à brancher l’engin et à sangler la batterie sur le téléski lui-même pour que le tout monte la pente d’un seul bloc. Le temps passe et la machine ne bouge pas. La nuit est tombée et on attend au sommet en regardant nos fringues et nos corps se faire givrer par le froid. Fab envoie par la radio quelques infos, souvent un truc du genre « c’est la merde là » ou « on va peut-être pas y arriver… ». 

Et c’est bien ce qu’il s’est passé, on a pas réussi. Les deux petits snowboards ne déjaugeaient pas assez pour que la machine glisse bien. Ils sont donc entrés sous la neige quand le téléski à commencé à se tracter. Là, le tout est rentré en contrainte et l’axe qui tenait les snows s’est abimé. Il devait être bien 21h, tout le monde est gelé, fatigué et déçu. On gare la bête en bas de la satanée pente et on part dormir au refuge. De toute évidence, nous sommes partis avec la fleur au fusil et pas prêts pour ce qui nous attendait. Le lendemain, nous nous levons aux aurores pour retourner chercher le téléski et le descendre par les pistes avant l’ouverture du domaine skiable. Par chance, les deux snows peuvent encore glisser et on parvient plutôt facilement à retourner à la civilisation. Il faut revoir notre plan. Les deux petits snows ne sont pas suffisants, l’engin est quand même lourd. Il nous faudra un endroit plus simple et un autre moyen de déplacer tout ça. Gilles et Flo repartent en Suisse étudier le truc, de notre coté nous filmons un autre épisode en attendant.

Reculer pour mieux sauter. La pilule est avalée, on se re-penche sur le sujet : nous partons en repérage sur plusieurs stations. Les suisses eux, ont essayé de déplacer le téléski en le mettant sur une barquette de pisteur et nous disent que ça fonctionne bien. On bloque notre choix sur la vallée de Deux Nants. On est ici au pied du Cheval noir, juste derrière la station de Valmorel. Le terrain est top pour skier, il y a un refuge environ 600m sous la zone qui nous intéresse pour le ski. Et, gros plus, grâce aux remontées mécaniques de Valmorel on peut atteindre l’endroit par gravité. Ce qui veut dire que nous n’aurons pas a trainer nos 120kg de matos en montée. Les gars de Valmo nous laissent charger notre bordel aux remontées avant l’ouverture. Tout s’enchaine nickel et nous voilà au sommet du télésiège du Mottet. En face du fameux Cheval Noir. Les conditions sont excellentes. Il ne nous reste plus qu’à voir si nous sommes de bons pilotes de barquette… Elle-même doit déjà faire ses 20kg, plus 120kg dessus. Si nous étions pisteurs, je dirais que c’est un bon gabarit à la Depardieu qui s’est pété la jambe et il faut qu’on fasse un hors-piste pour le descendre… Impeccable.

Entre temps Timy s’est lui vraiment pété la cheville et ne peux donc pas nous accompagner. C’est un de nos invités préféré qui vient relever le défis à sa place. Mr Arnaud Rougier, le genre de gars assez dingue pour se dire que balader un téléski en montagne c’est le top, un gars un peu comme nous qu ! Ça va plutôt pas mal, on parvient à promener notre Depardieu au pied du Cheval Noir sans trop de difficultés. C’est bien physique mais ça se fait. La zone est top, l’engin glisse bien… C’est marrant, quand tu prépares les choses, en fait, ça marche vachement mieux.

Si on cumule les deux essais, on a passé plus de 10h à en chier avant de faire les premiers virages grâce au Elsium. Mais maintenant que tout est en place, on peut dire que c’est top. On combine la montée sur notre téléski privé avec un peu de peau pour faire des lignes freeride un peu plus longues. À la fin de la pente il y a une jolie petite lèvre qui forme un kick naturel parfait. Du coup l’engin prend tout son sens, avec notre installation on peut tourner sur le kick sans avoir à marcher. Arnaud nous gratifie alors d’un magnifique double back. Essai transformé.

La pente bien rayée et 25 cratères plus tard dans la réception du kick, on peut remballer nos cliques et nos claques et partir sur une autre zone. On dépose alors le Elsium 300m en contre-bas pour ouvrir une autre station éphémère le lendemain. Le terrain est bien different cette fois. On a choisit un spot à plat pour faire un petit snowpark. La barquette à l’envers nous servira de rail, on fait un petit kick et un quarter au bout. L’avantage du Elsium, c'est qu’il fonctionne en aller retour et on peut donc exploiter notre petit snowpark sur le plat sans temps mort. On aura manqué un peu de temps pour le shape et le ski car il nous est arrivé de bourriner quelque peu sur la machine, et donc de devoir faire quelques réparation. Que voulez vous, même les machines en chient dans Bon App !

On aura sacrément galéré et commencé par un bel échec. Mais l’expérience Elsium se termine sur une très belle note pour l’équipe Bon App. C’est sûr que ce n’est peut être pas le meilleur outil pour se promener en montagne mais le délire de se créer sa propre petite station, c’est quand même bien cool !

Merci beaucoup et chapeau à nos amis suisses pour l’invention. Et bravo pour la résistance… En espérant que la station de Val Bon App vous a plu.

On vous prépare encore un épisode avant de vous laissez sortir les BBQ !

Allé Tchao !