OK.
Vendredi 8 janvier 2016 : c'est avec un grand sourire que je viens de signer la décharge de responsabilité de CMH Heliskiing, dont est tiré le paragraphe ci-dessus.
Quelques heures plus tôt, je recevais le coup de fil de Thomas, boss de Destination Poudreuse, m'annonçant que CMH avait confirmé mon invitation pour réaliser un reportage.
Départ le sur-lendemain, samedi 9 janvier, direction Revelstoke, Canada pour une semaine d'héliski en compagnie des 17 clients français participant à la Enak Week, avec comme accompagnateur de luxe, vous l'aviez deviné : ce bon vieux Rancho qui me sert d'alibi parfait pour fuir l'été indien qui s'éternise en France.
Quelques minutes plus tard, un SMS tout en sobriété donne le ton...
La promesse : 7 jours de flap flap dans l'immensité de la Colombie Britannique intérieure, 30 000 mètres de dénivelé négatif garantis, le tout avec le service **** de Canadian Mountain Holidays, qui a à peu de choses près inventé l'héliski il y a 50 ans de cela.
Pour nombre de passionnés de ski de poudreuse, l'héliskiaucanada (en un mot) est un fantasme, un Graal, quelque chose dont on rêve, un "si je gagne au Loto" alors qu'on n'y joue pas (car tout cela a évidemment un coût, on y reviendra), mais aussi parfois une pratique sur laquelle on est en droit de poser un regard plus nuancé (on y reviendra aussi), sans trop savoir ce qu'on répondrait si l'occasion se présentait. Dans mon cas, je connaissais la réponse.
C’était pour moi une première, que je vais donc partager à la première personne, avec mes yeux d’enfant de 40 ans, en mêlant partage d'expérience purement chronologique et petites digressions sur d'autres aspects du trip.
Ce proverbe gitan (que je vous conseille pour votre blog de voyage ou votre instagram, ç'est original) est l'occasion du premier apprentissage de ce voyage : les gitans y connaissent que dalle en héliski.
Car je peux vous assurer que dans le périple Lyon - Londres - Calgary - Kelowna - Revelstoke, les 15 heures passées dans les boites à sardines volantes puis roulantes ont beau être conviviales c'est bien la destination qui motive tous les participants du trip. Si si.
Bref, partis le samedi matin, nous arrivons en milieu de matinée le dimanche au confortable Regent Hotel, notre camp de base dans la ville de Revelstoke pour la semaine, et qu'à vrai dire nous ne quitterons guère que pour aller skier et faire quelques emplettes souvenirs le dernier soir.
Il s'agit du seul hébergement "classique" de CMH, d'avantage connu pour ses lodges luxueux isolés en pleine montagne, loin de la civilisation. Il est 11h : un petit mot d'accueil, une présentation des Guides, le premier d'une très longue série de casses-croute et l'on passe aux choses sérieuses : récupération du matériel (CMH fournit tout : skis, snowboard, batons, arva/pelle/sonde, radio, sac), pesée des participants et direction le van qui va nous emmener sur une des zones de décollage, à quelques minutes de la ville.
“accrochez vos ceintures, votre chauffeur est une femme québécoise et qui conduit en bottes de télémark” Lili, notre guide pour la semaine.
ce qu'il reste c'est peut être 1/3 ou 1/4 du run total... Les runs de forêt font entre 600 et 800 mètres de déniv. Quand il fait beau et que les zones glaciaires sont accessibles, les runs peuvent dépasser les 1500 mètres.
Après un brief sécurité très détaillé, un vrombissement annonce le Bell 212 : les yeux pétillent, les moustaches frétillent. Ceux qui savent savent ce que cela signifie, le néophyte que je suis n'en est encore qu'à deviner (même si j'y avais quand même gouté l'an passé en Alaska, mais à petites doses).
Le temps est bouché, il neigeotte mais cela n’empêche pas l’hélico de voler, du moment qu’il a 300 mètres de visibilité. Direction les forêts magiques des Selkirks (à moins que ce ne soit celles des Monashees : avec 1300 km2 de terrain potentiel, on a vite fait de se perdre) pour une introduction tout en douceur à cette semaine. On lâche les chevaux dans la forêt, en essayant de ne pas perdre le contact avec son binôme : c'est la règle en forêt car il n'est pas possible pour Lili, notre guide, de maintenir un contact visuel avec tout le groupe. On part du haut, on se retrouve en bas, guidés par les Yodels de Lili, qui chante tout au long de la descente.
4 rotations et 2500 mètres de dénivelé "seulement" pour cette prise de contact qui ne dure que deux heures mais tient toutes ses promesses : la neige est irréprochable, le profil du terrain parfait. Et surtout aucun problème pour faire sa trace : on peut décaler facilement pour choisir sa ligne et ne pas croiser de trace, même en partant dernier (ce qui est une bonne tactique d'ailleurs).
Pas vraiment le temps de sortir l'appareil photo : il va falloir s'adapter cette semaine au rythme du groupe qui est venu ici pour bouffer de la poudreuse, pas jouer les starlettes. En gros : le sac photo restera bien au chaud dans l'hélico sur 80% des runs, et le X100 dans la poche sera là pour les souvenirs. Ca me va très bien ainsi, il faut que je puisse me concentrer sur l'expérience après tout si je veux pouvoir la relater.
Enak Gavaggio profite de sa retraite bien méritée. Ses seules obligations cette semaine : skier et se marrer.
Autre petit détail : les bâtons de ski n'ont pas de dragonnes, ça évite de laisser une épaule dans la forêt.
Le réveil se fait sous les nuages pour cette seconde journée.
Pas grave : un des gros avantages de l'hélico, c'est qu'il va haut, au dessus de la mer de nuage si nécessaire... La seule contrainte pour le pilote est d'arriver à trouver un passage dans le brouillard : il doit voir où il va, c'est la règle. Du coup, ça prend du temps, on s'inquiète un peu mais notre pilote est super fort et trouve la percée. Une fois de l'autre coté, nous accédons à un autre monde, magique, difficile à décrire.
Pas d'arbres aujourd'hui, perdus dans les abysses de la mer de nuages : on allonge la courbe au soleil sur un terrain plus alpin, avec une neige de cinéma.
On va laisser parler les photos... Cette première journée complète est tout simplement magique. Les nuages finiront quand même par l'emporter, écourtant la journée. 5700 mètres de poudreuse au soleil aujourd'hui : on ne va pas se plaindre.
43 Commentaires
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J'ai pas résister et pu attendre le prochain édito
Je suis allé sur le site et comment dire ... Effectivement ça a un coup ...
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Anyway vous donnez envie, c'est le principal, bravo pour l'effort photos
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Mais je pense que mon budget forfait annuel ne dépasse pas trop les 350€ annuel.
Pour le matos on trouve vraiment de super truc sur les petites annonces de skipass. ça revient pas si cher au final
La bouffe on peut pas vraiment la compter, peut importe ce que tu fait pendant 20 ans, pour vivre, faut manger !
Le transport c'est vrai que ça peut vite faire mal !
A une époque, j'ai rêvé de ce genre de truc mais même sans aborder les considérations éthiques, faut quand même pas oublier que 7000€ ça fait la moitié d'un SMIC Net annuel ...
Je me suis surtout rendu compte que le ski c'est pas si cher que ça quand tu vie à Grenoble comparé à ce que tu peu trouver dans le monde. On à un terrain de jeu tellement magnifique ou tout est super accessible et en même temps on peut avoir l'impression d'être vraiment isolé
Bon je t'avoue si on me paye pour aller faire des photos, pour aller faire de l'héliski, je veux bien prendre un peu ta place
Et d'ailleurs, concernant la photo il me semble que tu avait du matos Canon avant.
Le passage chez fuji ce passe bien ? Qu'est que tu as emporter (objectifs) pour faire tes belles images ?
pour le matos, les photos d'action sont toujours en Canon, mais la grande majorité des paysages, ambiances sur ce trip est au Fuji que je calais dans la poche. Et sur un run ou 2 dans la journée, je prenais le sac photo pour les actions.
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C’est vrai que le prix calme bien, il faut rajouter combien pour le billet A/R et les faux frais ?
En restants raisonnables du type 2 bières pour les courbatures
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Par contre désolé de faire entendre une voix discordante...mais pour moi c'est une sorte de "ski de bourgeois" facile, educloré et markété à l'américaine...Si t'as pas fait d'héliski ou skier au Japon avant 40 ans t'as raté ta vie...je vois pas bien la différence avec ceux qui se paient de sacs Vuitton ou une Rolex. Je préférai les trips skipass + roots au Chili aux bruits des rotors...ou les reportages sur le skibum de la Grave ...C'est juste que j'imagine vos souvenirs plein de poudre Canadienne,du confort douillet des chalets, mais je pense que ça doit manquer de piment, de sel non? OK le skis c'est de la poudre et du plaisir mais pas que, c'est aussi savoir trouver son itinéraire, trouver les bonnes conditions, attendre, p On va me dire que je suis qu'un gros jaloux... m'enfin pour 7000 e il y a moyen de aire énormément de chose dans les Alpes, ou ailleurs avec une paire de peaux, un van, voir même prendre un guide pour savourer des itinéraires plus pimentés et faire du ski sauvage sans bruit de rotors & en choissiant soi même son itinéraire
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Compare plutot ce trip au canada avec un trip free-rando (et j'insiste sur le free, sans collant, avec un sac airbag et des couteaux 125mm) au fin fond des dolomites, du haut vallais ou de l'oisans et la différence de banane sur le visage est pas si vaste entre les deux !
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Les trips "roots" (qui ne le sont pas tant hein) c'est génial on continuera d'en faire. Ce trip était génial aussi, il est à mon sens plus exceptionnel (au sens "rare" ), mais le fait qu'il soit "confortable" n'enlève rien à la qualité du ski, qui est vraiment ce que je garde en tête. C'est comme ça en effet que les nord-américains conçoivent le service, mais c'est à coté, ce n'est pas le ski lui même et ce n'est pas désagréable aussi parfois. Je n'y vois pas de "ski de bourgeois", déjà parce que c'est un peu un pléonasme, et ensuite parce que les gens croisés étaient là pour skier, skier et skier. Il n'y avait ni représentation (bien moins que dans la benne de votre station freeride un jour de poudre), ni recherche de "facilité". Ce n'est pas du promène pimpin. Je reviendrai plus longuement sur ce point dans un des 2 prochains articles.
Coté ski Laurent, neige et itinéraires sont exceptionnels tant au niveau du ski pur que des paysages (et non, l"hélico ne te suit pas, le silence est vite de retour). Il manque le piment du coté "risque" sans doute, parce que les choses sont très bien encadrées, mais perso ça m'allait bien. Il y a un temps pour tout, là c'est en effet celui du plaisir un peu plus direct, mais pas boulimique, même si on parle beaucoup de volume : c'est la qualité qui m'a marquée.
Pour conclure, on peut comparer à l'infini ce qu'on peut faire avec 7000 euros dans les Alpes. Des choses fantastiques évidemment, mais je ne pense pas que les deux puissent être comparés. Ce sont juste deux choses très différentes, que chacun peut apprécier, ou pas selon ses goûts et ce qu'il recherche.
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On voit Enak avec un sac ABS.
Par contre le reste du groupe a le même sac, donc certainement fourni par CMH, qui sauf erreur de ma part ne me semble pas être ABS.
Si on se pointe avec son sac, ils ne vont quand même pas refuser qu'on l'utilise ?
le DVA est imposé car c'est le dispositif primaire, et les guides veulent être certains qu'ils sont révisés, chargés etc
"La location d’un sac airbag : 257.25 CAD (Tarif 2015-2016). A réserver 15 jours au plus tard avant le départ du séjour."
Bon quand tu lâche 7000€ tu doit pas être à 200€ près !
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Ca donne bien envie en tout cas...
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Et ça quand tu prévois longtemps à l'avance ton trip parce que tu as des contraintes pro / perso ben c'est à considérer parce qu'en Europe ce sera très rarement le cas
ouais mais dans le coin de toute manière la garantie avec ou sans helico tu l'as presque chaque hiver......en catskiing pareil (et bcp moins cher)
skipass.com
d'ailleurs il se passe quoi en cas d'1 sem cloué au sol? remboursement quelconque?
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L'héliski est interdit en france et tant mieux.
Chacun son éthique
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Je me suis bien marré en lisant ton article et les photos son magnifique, ça donne juste envie d'aller une fois se faire le même trip, rien que les moustaches de Enakc sont mythiques :-D
Pour moi le Graal serait Valhalla Powdercats, à 250km au SSE de Revelstoke, vers Nelson, le paradis du cat skiing, si t'as l'occase de tester et nous faire partager ça, je te fais couler un bain et t'offre un massage thaïlandais! Pour te faire passer le mal de tête avec ceux qui vont encore nous braire la pipelette avec leur commentaires merdiques bien franco-français, incapable de rêver 1 peu et qui la ramène toujours à chercher une couille quelque part au lieu de partager le bonheur, du genre: "Rhoo putain t'aurais pu faire la traversée pour le Canada à la nage et puis quand même le cat skiing c'est dégeulasse ça pollue, je suis bien content qu'on n'en n'ait pas chez nous, tu pourrais grimper avec les dents et les oreilles!"
Moi j'attendrai la 2ème partie avec impatience, il parrait qu'en BC la neige est si froide qu'elle ne coagule pas comme chez nous, la pluspart du temps, elle cristallise, reste légère et tu skies sans fond...
J'en rêve, tu peux nous faire des articles comme ça même en juillet, quand on aime le ski c'est toute l'année, ça me donnera juste l'envie de rechausser mes Storm et d'aller raider cet été à Saas-Fee, un autre trip pas dans la peuf mais plutot sur glacier!
Merci A+
Daniel, Genève
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A+
Daniel
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je reviens de Nouvelle Zélande où j'ai pu tester l'héliski pour la première fois et ai été extrêmement déçue, j'ai donc une question toute simple concernant la raideur des pentes, car lors de mon trip en NZ, on a skié que du plat... Est-ce le cas aussi au Canada ? Je prépare actuellement un trip en Alaska ou Canada pour l'hiver 17/18 et suis en plein dans la recherche de la compagnie avec laquelle partir.
Merci pour les infos.
L'article donne envie en tout cas, j'attend la suite de la chronique avec impatience !
Mélanie
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