Bon Appétit S6EP2 (la suite) : J'irai dormir en express chez vous en pompes de ski

Salut amis,

Vous avez suivi les pérégrinations de nos 3 équipes la semaine dernière. Tous les concurrents étaient alors au coude à coude au pied de la montée du fameux Cheval Noir (voir la première partie de l'épisode).

Au pied des 700m de dénivelé à gravir, l’équipe Bon Appétit possède une légère avance du fait qu’ils sont montés en Skidoo avant l’ouverture des pistes. Néanmoins, les 2 autres équipes arrivent juste derrière avec le couteau entre les dents...

Être premier signifie devoir faire la trace, un choix qui ne s’avérera pas des plus stratégique… Nous passons environ deux heures à nous défoncer dans une neige croutée pour voir les autres nous rattraper petit à petit. Tout le monde finira en même temps là haut. A la différence que nous étions bien plus fatigués… Tu parles d’une feinte ! Nous étions non seulement secs au sommet mais en plus, la blague des skidoo avait changé la donne. Désormais tous les coups étaient permis et chaque équipe allait être sans pitié…

Sans surprise, la descente fut aussi dégueulasse que la montée. L’arrivée dans la vallée des Belleville fut tout aussi sport avec une bonne grosse marche dans la boue et les talus. Le stop marchera au top pour nous tandis que les autres useront de leurs relations dans le coin pour avoir un chauffeur direct. Ce sera encore au coude-à-coude que tout le monde se retrouvera chez Ju Regnier à la Plagne. Tout s’enchaine plutôt vite et chacun gère bien sa course. De temps en temps nous nous croisons, et évidemment nous ne manquons pas de nous faire quelques petites crasses au passage. Et oui, tout le monde ne peut pas être aussi gentil qu’un Mauriennais…

À 17h vos serviteurs arrivent à Courchevel, c'est étrange de se dire que le matin tu peux être à St François, à faire de la rando, et le soir à Courch en étant passé par la Plagne… Comme une impression d’avoir vécu 4 journées en une seule.

Le point de passage de Courch' était le sommet de la Saulire. En étant à 17h là bas, il n’y avait pas 36 solutions : soit on dormait sur place, ce que notre corps conseillait fortement, soit on montait en peaux la Saulire pour avoir une longueur d’avance sur les autres qui n’auraient jamais eu le courage de faire ça. Bref, notre cerveau nous a forcé à choisir la seconde option.

On décide donc de sortir les peaux du sac et les doigts du cul et de monter là haut coûte que coûte. Quand tu t’es levé à 6h, que t’as déjà fait deux heures de rando le matin, ce n'est pas évident de remettre les peaux à 17h pour encore deux heures de souffrance. Autant dire que cette montée nous excitait autant que de vider une truite. Mais la course c’est la course. On grimpe la piste les jambes lourdes en se disant qu’il faut bien ça pour gagner, que personne ne pourrait nous battre après ça. Soudain une petite lumière apparait 100m en contrebas : qui peut bien monter la Saulire à 18h30 dans la nuit bordel ? Kev et Franck pardi ! Ils ont eu la même idée que nous, et le même courage. On se retrouve donc tous les quatre à 19h au sommet de la Saulire, c’est signe que tout le monde est bien là pour donner de sa personne.

Malheureusement, malgré ce bel effort, aucune de nos équipes ne pouvait gagner. Timy et Fransec avaient réussi l’impensable, le truc que tu n’oses pas imaginer pour déconner : le transport ultime des skieurs… Ils ont appelé un pilote d’hélico qui bosse aux alentours et avec quelques relations communes, du culot et un peu de négociation, celui-ci a accepté de venir les chercher à Champagny et de leurs offrir un lift jusqu’à Courchevel. Les bougres admiraient le paysage pendant qu’on galérait en stop en dessous. Et pour couronner cette grosse escroquerie, pendant que nous puisions dans nos dernières forces pour gravir la Saulire dans la quatrième heure de rando de la journée, ces fripons se faisaient rincer le tonneau de bières dans un apéro dantesque à St Martin de Belleville…

Quand tu te rends compte de ta grosse situation de looser, tu mesures à quel point les winners sont détestables…

Ils nous triqueront bien évidement sur les dernières pistes à parcourir le jour final. Comment ne pas s’incliner devant une victoire aussi classe : se faire offrir une balade en hélico et boire quelques bières tranquille pendant que les rivaux en bavent en peaux à l’autre bout des 3 Vallées. Rien à dire, chapeau bas.

Avec un même circuit nous aurons tous vécus des choses bien différentes. C’est fou de voir combien de personnes peuvent être aussi sympa et combien sont prêts à t’aider à fond. Les gens sont gentils et la vie est bien faite.

Nous vous souhaitons un bon visionnage et autant de surprises que nous avons eu en vivant cette aventure !

Un grand grand merci à la liste longue de 12km des gens qui ont ajouté leur pierre à l’édifice.

Et si vous voyez un mec en stop avec tout son matos de ski, arrêtez vous !

Bon App