le récapitulatif complet : résultats, analyse, photos et vidéo
Le skieur de la Clusaz s’impose pour la deuxième année consécutive à Chamonix Mont-Blanc, il devance le Suédois Reine Barkered et l’Américain Drew Tabke. Chez les femmes, l’Autrichienne Eva Walker l’emporte devant la Suédoise Christine Hargin et l’Italienne Silvia Moser.
Avec un début de saison misérable en termes d’enneigement, la première étape du Freeride World Tour disputée à Chamonix Mont-Blanc semblait encore fort compromise début janvier. Mais la neige s’est enfin invitée sur les massifs des Alpes du nord et a pu donner au domaine du Brévent des allures hivernales.
Néanmoins, si les flocons se sont miraculeusement invités, fallait-il encore pouvoir y voir clair. Pressé par de mauvaises perspectives la semaine à venir, l'organisation a choisi de miser sur une petite fenêtre météo et elle a vu juste. Comme annoncé par la météo locale, un plafond nuageux fixé à environ 1800-2000 mètres s’est installé dans la vallée, laissant toute la zone de compétition profiter d’un bel ensoleillement. Elle a cependant failli être annulée à mi-course quand ce plafond s’est subitement épaissi, empêchant les hélicoptères de la sécurité et du tournage de décoller. Après de longues minutes d’incertitude, le show a finalement pu reprendre ses droits.
Néanmoins, si les hommes se sont élancés sous une lumière diaphane et une neige légère, les femmes ont subi l’arrivée de nuages de haute altitude et ont été condamnées à skier dans un léger jour blanc. « C’est passé à ras les poils ! » se félicitait avec la décontraction de celui qui s'est fait du souci, Nicolas Hale-Woods, fondateur et organisateur du Freeride World Tour, « Je suis très très content que l’on commence la saison de cette manière, c’était limite point de vue météo, mais c’est passé. »
Ils l’attendaient et il ne les a pas déçu. Le fan-club de la Clusaz était bien présent avec cloches, drapeaux et cornes de brumes pour acclamer le skieur de la vallée voisine. Les ondes positives ont semble-t-il fait leurs œuvres car Loïc, parti en dix-huitième position, après la longue interruption météo, a régalé le public d’un run limpide et costaud.
Gros engagement, très gros sauts dans une ligne sans fioritures, le tout avalé à Mach 12, voilà pour la recette. Pourtant, c’est avec l’estomac noué d’un champion du monde attendu au tournant que Loïc a posé le pied au Brévent.
« J’étais très stressé. Dès le petit dej et jusqu’à la montée en benne. Puis j’ai appelé Catane, mon coach, [Fabien Cattaneo, NDLR] et il m’a bien rassuré. Il a réussi à me mettre en confiance. C’est quelque chose qui m’aide beaucoup de pouvoir lui parler avant chaque course. Bon ensuite, dans l’aire de départ, le stress est un peu revenu, mais une fois lancé, c’est la concentration qui a pris le dessus. J’avais fait un bon repérage et j’ai suivi la ligne que j’avais prévue : de gros sauts droits avec une ligne rapide. Bon les transitions étaient à l’aveugle parce que tu ne vois pas ce qu’il y a derrière les ruptures de pente, mais c’est passé. Maintenant, je sens que je vais être plus tranquille pour la suite du tour. Je vais essayer d’assurer, » expliquait le champion du monde après cette deuxième victoire de rang à Chamonix.
l'interview en video
Rarement exploitées ces dernières années à cause de mauvaises conditions, les Pentes de l’Hôtel du domaine du Brévent, avec leurs 400 mètres de terrain varié aux allures de haute montagne, ont pleinement joué leur rôle de jardin de freeride. Les skieurs ne se sont pas fait prier pour en tirer parti et le public, venu en nombre, a pu apprécier une grande variété de lignes et de magnifiques passages à l'instar des énormes back flips de Julien Lopez, des tricks de Drew Tabke ou de l'empressement de Reine Bakered.
Pour ce cru 2015, c’est la vitesse et l’engagement qui ont primé. C'est grâce à ces deux ingrédients que Loic Collomb-Patton et Reine Bakered ont pris les deux premières places, tandis que le Suisse Samuel Anthamatten terminait au pied du podium avec le même type de ski.
Seul représentant d’un ski plus axé freestyle, le champion du monde 2013, Drew Tabke, termine troisième avec une ligne plus créative (agrémentée d'un 360 et d’un Lincoln) mais moins explosive. « La face permettait un ski vraiment créatif. Il y avait plein de possibilités et la neige était super bonne, donc c’est exactement ce qui correspond à mon type de ski, » confiait Drew après l’annonce des résultats. De son côté, le champion du monde 2012, Reine Bakered, semblait avoir passé un agréable moment de ski : « Je me sentais vraiment bien. Les sauts étaient fun, le ski était fun. Dès que j’ai commencé à skier, j’ai oublié qu’il s’agissait d’un contest. J’ai suivi ce que j’avais prévu et je me suis fait plaisir. »
Il lui aura fallu cinq ans pour monter à nouveau sur le podium de Chamonix, mais cette fois sur la plus haute marche. L’Autrichienne, Eva Walkner, seconde en 2010, n’en revenait pas d’avoir gagné : « En fait, je l’ai pris vraiment à la cool. J’ai pris une ligne peu dangereuse. Je n’ai rien fait de gros ou de périlleux et j’ai tout posé. Je suis vraiment surprise d’être première. Je n’y croyais pas. »
En dépit de conditions plus difficiles que pour leurs homologues masculins - mauvaise visibilité et terrain miné par le passage de tous les autres concurrents – les femmes ont offert un beau spectacle. Ski rapide et sauts de barres, le niveau de cesse de monter chez les filles avec une concurrence accrue.
Derrière Eva, la championne du monde 2012 Christine Hardin prend la deuxième place avec une ligne rapide et fluide ponctuée de deux beaux sauts de barre. « J’ai changé plusieurs fois de lignes avant la course mais au final ça c’est bien passé. La neige était un peu vicieuse mais c’est passé. Quelle pression en moins ! Cela va être nettement plus agréable pour la suite du championnat, » expliquait la Suédoise. Enfin, l’Italienne Silvia Moser n'a pas perdu de temps. Issue du tour de qualifications FWQ 2014, elle fait un podium dès son entrée en lice parmi l’élite. « Je suis trop contente. J’étais un peu stressée car nous n’étions que deux filles à avoir choisi le départ numéro 2, mais j’ai eu la chance d’avoir un petit rayon de soleil pour mon passage et ça c’est bien passé, » résumait dans un français limpide la pétillante skieuse.
Et car nous sommes chauvins, il faut rappeler la très belle septième place du chamoniard Léo Slemett. Revenu en FWT après avoir dû repasser par les qualifications du FWQ. Il mérite à ce titre un sacré coup de chapeau car personne avant lui n'a réussi à revenir parmi l'élite après en avoir été chassé. Et puis la neuvième place du vainqueur de l’Xtrême de Verbier 2013, Kevin Guri, ainsi que la douzième de ‘Crazy Lopez’ qui a su enflammer le public avec ses backs stratosphériques.
LES RESULTATS DETAILLES SONT DANS LE PORTFOLIO CI DESSOUS
Prochain rendez-vous du FWT, ce sera Fieberbrunn, en Autriche, à partir du 30 janvier.
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