Pierre Guyot a 30 ans ! Enak Gavaggio, Kevin Rolland, Bon App', Julien Regnier, Kevin Guri posent les questions dans cette interview.
Pierre Guyot a fêté ses 30 ans cette année, il fallait marquer le coup ! Le trublion du freeski est bien connu de la rédaction de Skipass pour avoir souvent défrayé la chronique comme on dit dans les médias ! On pense bien sûr à son rôle de commentateur arrogant des X Games et puis à son Quad Blackflip lors du Shred it où il avait berné beaucoup de monde, même Tanner Hall. On oublie parfois que Pierre sait aussi skier. Vraiment. Pour le moins créatif côté vidéo, il a osé le pire avec "Images Moisies" (disponible en Vol 2, 3) puis nous a fait aimer à nouveau la caméra embarquée avec la mini série "Following". Les épisodes Following Kev et Following Guyot et Flo Bastien, pourtant réalisé avec les moyens du bord et une touche d'humour, n'ont rien à envier à d'autres webséries.
On ne pouvait pas se contenter de faire une simple interview de Pierre Guyot... Impossible. Nous avons demandé à quelques uns de ses amis les plus proches dans le milieu du ski de prendre notre place. Enak Gavaggio, Kevin Rolland, Bon App', Julien Regnier, Mathias Wexcsteen ou encore Kevin Guri, c'est eux qui ont posé les questions et parfois profité de l'occasion pour faire un compliment ou deux. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser les réponses ont été très studieuses. Pierre Guyot serait-il au final un mec sérieux ?
Joyeux Noël Pierre !
- Kevin Rolland : T'es-tu déjà servi de ta notoriété lors d'une soirée pour aborder une jolie demoiselle (rires) ?
- Pierre Guyot : Kevin, tu connais le sujet mieux que moi en ce qui concerne les groupies du ski. Bien évidemment, ma carrière de skieur m'a déjà permis d'aboutir à quelques relations en fin de soirée. Cela reste plutôt rare, puisque je ne cherche pas la femme de ma vie de côté là.
- Kevin Rolland : plus sérieusement, en tant que skieur professionnel, as-tu déjà pensé à faire des contests de freeride ?
- Pierre Guyot : J'ai toujours pratiqué le freeride avec mes amis et lorsque je skie avec eux, je ne peux pas vraiment dire que je m'applique beaucoup et que je cherche à faire de belles lignes. Ces sorties sont en quelque sorte des mini compétitions, mais gagner nous importe peu. Je me sers de ces sorties comme d'une fausse excuse, pour me surpasser et aller chercher un peu d'adrénaline, plutôt que de skier tranquille.
Paradoxalement, les compétitions de freeride ne m'ont jamais fais rêver. J'aime tout simplement skier et lors d'un contest tu ne skies pas, tu as juste une descente. Rien de telle qu'une sortie entre amis pour immortaliser ces moments de bonheur, en les filmant et en les partageant aux plus de personnes possible. Cela n'empêche pas le fait que j'aime aller supporter mes amis quand ils courent sur le Freeride World Tour.
2013 (ph : Elina Sirparanta)
- Enak Gavaggio : Pierre tu connais toute l'estime que j'ai pour toi en tant que vrai rider complet et forcément en tant que troubadour du ski. Comme il est beaucoup trop facile de te questionner sur tes âneries ou tes péripéties, j'ai une vraie question à te poser. P'tit Gigot, pourrais-tu me donner un vrai avis sur le fait que tu n'as jamais été reconnu à ta vraie valeur ?
- Pierre Guyot : Merci Enak, je trouve cela assez gênant de recevoir des compliments et surtout venant de ta part. J'ai vraiment l'impression que tu en fais trop des fois. Pour en revenir à la question, je l'explique tout simplement car je n'ai jamais gagné une grande compétition internationale. 8ème, 7ème, 6ème ou 5ème en Coupe du Monde de pipe ce ne sont pas des résultats vraiment marquants pour les personnes ou les marques. Les seuls dont on se souvient sont uniquement les premiers.
J'ai pris pas mal de notoriété auprès du public avec mes interventions controversées sur skipass.com lors des X Games, puis plus récemment avec l'histoire du Quad Backflip. Les gens se souviennent plus de moi grâce à mes conneries que par mes prestations en ski. Cela ne me dérange pas, je préfère ne pas "être reconnu à ma vraie valeur" comme tu dis, plutôt que d'être comme certains, "mis injustement sur le devant de la scène" et présenté comme une super star du ski sans réellement en être une.
(Ph : Elina Sirparanta)
- Mathias Wexcsteen : Monsieur Guyot, vous êtes probablement le rider le plus transversal du freeski. Après vos apparitions en Coupe de France de Big Air, en Coupe du Monde de Pipe, vos prestations en tant que journaliste spécialisé pour skipass lors de gros événements etc. Tout ça pour dire qu’il te semble aussi naturel de droper dans un pipe gelé que de faire des doubles en BC ou du gros freeride ! La question est donc, où te vois-tu dans dix ans ?
- Pierre Guyot : Dans dix ans, je me vois toujours dans le milieu du ski. Je ne sais pas où exactement, mais j’adore le ski et j’ai envie de partager mes connaissances et mes compétences à des personnes comme moi qui sont des passionnés. Cela m’a pris douze ans pour devenir moniteur de ski car personne n’a jugé bon de me valider le statut de skieur de haut niveau. Aujourd’hui, avec ce diplôme en poche il serait judicieux de ma part de l’utiliser pour coacher dans un club ou dans un camp d’entrainement.
Nous arrivons avec une génération de freestylers qui a vieillie, nous sommes devenus plus matures, nous connaissons bien notre milieu et je pense que nous sommes les mieux placés pour faire progresser et développer notre sport dans le bon sens. Nous avons tous quelque chose à apporter, en passant par le coaching mais également en travaillant au sein des médias spécialisés où dans l’industrie du ski chez les marques. J’aimerai bien pouvoir d’une façon ou d’une autre, poser ne serait-ce qu’une petite pierre à cet édifice géant qu’est devenu le ski freestyle.
Full Metal Contest 2011 (ph : Guillaume Lahure)
- Victor Galuchot : est-ce que ça vaut vraiment le coup de mourir pour une Bruschetta ?
- Pierre Guyot : un jour où je skiais avec Victor à Bonneval sur Arc, j’ai vraiment failli y passer en tombant dans les cailloux. J’avais super faim et je ne pensais plus du tout à ma manière de skier y compris au danger. La seule chose que j’avais en tête était de manger une bruschetta avec du jambon et du fromage. Heureusement je me suis rattrapé, je ne sais comment et j’ai réussi à m’en sortir indemne. Cela ne vaut pas le coup de mourir pour une bruschetta mais c’est quand même très bon. À mon avis, le plus pratique si tu veux skier longtemps c’est de toujours avoir un saucisson dans le sac.
(Ph : Elina Sirparanta)
- Kevin Guri : des projets de reconversion en attente pour cet été (location de scooter, restaurant à tajines) ?
- Pierre Guyot : Il y a peut être de l’avenir dans la location de scooter 50cm cube dans les Landes, mais les touristes se baladent en vélo ou en voiture alors que le vrai luxe, la liberté suprême c’est quand même le scooter.
Plus sérieusement, il va falloir que je trouve quoi faire de ma vie l’été. Après de belles saison à Seignosse, sans oublier le bar/restaurant « Le Surfing » où j’ai travaillé, je peux affirmer que le métier de barman ne me correspond pas du tout.
(Ph : Elina Sirparanta)
- Franck Bernes : S’il fallait choisir une seule destination, tu préférais un surf trip aux Maldives all inclusives avec 2 mètres à la série, vent off shore et quatre chatons qui t’attendent sur la plage tous les soirs ou alors un trip au Montenegro où le vent aura enlevé le peu de neige qu’il est tombé et où tu dormiras dans des chambres non chauffés avec comme seul nourriture du bourek accompagné des quelques fainéants que tu auras choisis ?
- Pierre Guyot : S’il fallait choisir une seule destination, c’est certain que je partirai au Monténégro avec les bons copains du ski qui sont entrain de m’interviewer et c’est évident que l’on aurait un trip mémorable. Alors les gars on part quand ?
Full Metal Contest 2008
Antoine Diet : où voudrais-tu entretenir tes cheveux blanc ? À la montagne ou proche de la vague ?
Pierre Guyot : Une retraite à la plage où il fait chaud avec une belle vague qui déroule sur 200 mètres et des copains vieux comme moi pour aller surfer ça serait le pied. Pour le mériter, il va falloir se mettre à travailler sérieusement car je ne pense pas avoir assez cotisé pour le moment. Ma retraite sera peut être ici à la montagne mais j’espère pouvoir continuer à surfer aussi longtemps que possible.
- Fabien Maierhofer : Pierre, après toutes ces années à trainer tes guêtres dans le milieu du freeski, c'est lequel le plus gros "casse burne" tous critères confondus de l'industrie ?
- Pierre Guyot : J’ai eu beaucoup de mal avec Loic Collomb-Patton et Vincent Estorc pendant des années mais ça va mieux maintenant. Après il y a Olivier Cotte qui me reste en travers de la gorge car il ne m’a jamais payé mon dernier contrat lorsque je skiais chez Sun Valley. Mais ce sont des histoires qui ne regardent que moi et qui sont loin maintenant.
En me mêlant de ce qui ne me regarde pas, je dirais que c’est Guerlain Chicherit qui mérite cette palme. Il n’a toujours pas payé la plupart de ses anciens skieurs chez CoreUpt et il ne les payera jamais, puis il s’offre je sais pas comment le plus beau chalet du monde. Bravo mec.
Avec Antoine Diet et Julien Regnier en 2005 (ph : G Lahure)
Julien Regnier : à quand les cent backflip déguisé en banane ? Tout le monde attend ce record.
Pierre Guyot : Oui pour le record du monde des cent backflip déguisé en banane pourquoi pas mais je ne suis pas encore convaincu par ce concept. Il va également falloir trouver autre chose que le run où l’on avait fabriqué dix kickers en bord de piste. Certaines bosses étaient trop plates, celle sur le rocher était trop popé, il y avait des sauts sans réception et même une mini ligne de freeride au milieu de la descente. C’était du grand n’importe quoi. Il faut vraiment que l’on s’organise mieux la prochaine fois.
5 Commentaires
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Et booom le bon taquet à cet escroc de Guerlain Chicherit, le plus grand imposteur du freeski depuis des années. On se demande comment il peut encore se regarder dans une glace après CoreUpt...
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