Interview Aurélien Ducroz & Teaser Cham'Lines saison 2

Avec à son palmarès deux titres de champion du monde de freeride, trois victoires à l'Xtrem de Verbier et une petite quinzaine de podiums -rien que ça- Aurélien Ducroz fait partie des grands messieurs de notre discipline. Et pourtant pas la trace d'une interview du bonhomme sur skipass... Nous nous rattrapons aujourd'hui à l'occasion de la sortie du teaser de la saison 2 de Cham' Lines, sa websérie tournée chez lui à Chamonix.  En plus d'être talentueux sur les pentes vierges, Aurélien est aussi mordu de voile l'été. Depuis quatre ans il navigue et compte déjà trois transatlantiques à son actif. Son objectif ? Le Vendée Globe. Il reste néanmoins fidèle aux montagnes quand l'hiver arrive, enfin surtout à celles de Chamonix dont il ne se lasse jamais. Rendez-vous le 13 Janvier pour le lancement de la saison 2 de Cham'Lines !

- Peut-on revenir sur les dates clés de ta carrière dans le ski ?
- 2004 : ma première saison sur le Championnat du Monde (IFSA). Entouré de Manu Gaidet, j'ai la chance de remporter ma première compétition à Kirkwood lors de la finale et de terminer 3ème au général pour cette première saison.
2006 : l'année de ma première victoire à L'Xtreme de Verbier, une victoire ex-aequo avec Kaj Zachrisson qui est de dix ans mon ainé.
2009 : une année de rêve avec mon premier titre de Champion du Monde et ma deuxième victoire à l'Xtreme de Verbier.
2011 : rebelote, un nouveau titre et une nouvelle victoire à Verbier, que du bonheur !
2013 : après 10 ans de compétition je décide de réorienter ma carrière et me tourne vers l'image tout en gardant un petit pied dans la compétition avec la participation à l'Xtreme de Verbier qui reste encore aujourd'hui dans mon programme


- Depuis 4 ans, tu pratiques aussi la voile l'été, comment as-tu débuté ?
- Par hasard ! On m’a proposé de devenir parrain d'un jeune skipper (Adrien Hardy) en 2008 qui préparait une transatlantique en solitaire sur un bateau de 6 mètres 50, c'est comme cela que j'ai découvert le monde de la course au large. S'en sont suivies de belles rencontres avec différents marins tels que François Gabart, Sébastien Josse ou encore Eric Péron qui m'ont transmis leur passion. Finalement en 2010 j'ai décidé de tenter l'aventure : je me suis lancé le défi d'une transatlantique en solitaire, sans communication sur un bateau de 6,50 mètres. Après deux saisons d'entrainements intensifs à Lorient en Bretagne je me retrouve en Septembre 2011 au départ de cette fameuse course. je m'en souviens encore, une vraie aventure commençait pour moi : j'étais excité, paniqué, concentré mais surtout heureux d'être sur l'eau. J'ai pris du plaisir pendant cette transat et jours après jours je me suis senti plus à l'aise et au final j'ai réalisé que ce défi n’était que le premier d'une longue série...

- Quels sont tes motivations en voile ?
- La voile est un sport qui permet d’aller au bout de soi-même. Quand on est engagé dans une course, quoi qu’il arrive le but est de la finir, que l'on soit premier ou dernier. Mentalement c’est très fort à vivre, c’est apprendre à se gérer en se confrontant aux conditions météos. Tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie, rien n’est fait. C’est aussi un sport moins traumatisant que le ski pour le corps et où le nombre d’années devient un atout !

- A long terme, souhaiterais-tu te consacrer à la voile à plein temps et laisser de côté le ski ?
- Aujourd'hui après avoir réalisé trois transatlantiques ces dernière années, je rêve d'un tour du Monde, un tour du monde en solitaire "Le Vendée Globe". J'ai un vrai désir de voir ces projets voile se concrétiser. Malgré cette passion grandissante pour la voile, le ski et la montagne me passionnent toujours autant et me font toujours autant rêver. J’ai toujours cette envie de mêler les deux disciplines. Je ne serai jamais seulement un skipper mais pour toujours un skieur/skipper !

- Tu es marié et papa de deux enfants, comment gères-tu ton temps entre la voile l'été, le ski l'hiver et ta famille ?
- J'ai l'immense chance et le bonheur d'avoir pu construire une vie de famille autour de tous ces projets. Il est vrai que les saisons s'enchainent les unes après les autres sans trop de temps morts mais j'essaie au maximum de garder des moments privilégiés avec ma famille. Mon fils est très intéressé par les deux disciplines. Du coup, dès que c’est possible je l’emmène sur les événements, ce sont des beaux moments de partage ! Ma fille est encore un peu petite pour comprendre tout ça mais montre un réel intérêt pour le ski du haut de ces deux ans ! Ils sont mon moteur et ma motivation.

- Quelle sera ton actualité cet hiver ? 
- J'ai prévu beaucoup de tournage sur Chamonix avec les six épisodes de Cham'Lines mais également le tournage de "Home". J'aurai la chance également de courir à Chamonix et à Verbier pour l'ouverture et la finale du FWT. J'aimerai bien repartir en trip "Ski Voile" au printemps c'est pour moi la combinaison parfaite de mes deux passions.


- Quelles seront les nouveautés pour la saison 2 de Cham' Lines ?
- Je ne peux pas tout dévoiler mais nous avons l'envie de gagner en qualité, notamment par l'ajout de caméra extérieure. Le lancement du premier Cham’lines est fixé pour le 13 janvier prochain !

- Peux-tu nous en dire plus sur le projet "Home" intégralement filmé à Chamonix ?
- Le projet "Home" est un segment freeride exclusivement filmé à Chamonix. Après avoir voyagé un peu partout dans le monde grâce à mes 10 années de compétition,  j'avais vraiment envie de reskier à la maison et de mettre en valeur nos richesses. Nous avons un terrain de jeu incroyable et j’ai la chance d’habiter en plein milieu, ce serait dommage de ne pas en profiter !