Reportage [photos]
Saint Nizier du Moucherotte à la grande époque
Depuis toujours, je me suis demandé, intéressé à l’histoire et au devenir des « stations villages » du Vercors… Saint Nizier notamment.
Souvent cité dans le sujet « station fermées, abandonnées », j’ai alors pris la décision de crapahuter sur les pentes de cette commune, se situant à l’entrée du plateau du Vercors, en réel belvédère sur la cuvette grenobloise.
Saint Nizier
Situé à une altitude moyenne de 1150m, le village de Saint Nizier est passé depuis les années 50, du statut de destination touristique privilégiée, lieu de rendez vous de la Jet Set, à celui de village entaché de friches, à une commune accès aujourd’hui vers les résidences principales, plutôt que le tourisme.
Des années 50 aux années 70, le village était l’uns des lieux privilégiés des grenoblois pour trouver leur bonheur, le grand air du Dimanche, mais aussi un haut lieu de la Jet Set de l’époque.
Les équipements alors présents sur la commune, donnant accès à un panorama somptueux, étaient l’une des causes de la grande popularité du village.
Il y eut jusqu’à la fin des années 40 le tramway, nommé GVL (Grenoble - Villard de Lans), qui permettait un accès direct depuis la capitale des Alpes. Celui-ci fut démonté à la fin des années 50.
Mais ce qui attirait le plus de monde était sans doute le magnifique promontoire qu’est le Moucherotte, dominant l’agglomération de ses 1901m. A la fin des années 50, Mr Zuchetta, décide alors de réaliser son rêve, celui de construire un hôtel au sommet du Moucherotte, qui serait desservi par un « téléférique »… avec un « f » comme « féerique »…(cette citation n’est pas de moi, mais emprunté à l’OT de Saint Nizier).
Le 3 Mars 1956 est inauguré la remontée mécanique, et l’hôtel « l’Ermitage » ouvrira ses portes en 1959.
La splendeur de ce lieu fera de lui un détour incontournable pour des milliers de personnes passant par Grenoble, qu’elles soient célèbres où inconnues….
Ajoutons à cela la construction du tremplin de 90m pour les JO de 1968 à Grenoble, désigné comme l’un des plus beaux du monde, aux pieds des 3 Pucelles, donnant l’impression aux sauteurs de voler sur Grenoble.
A cette période, tout va pour le mieux, et la commune de St Nizier ne se doute pas alors du destin plus difficile qui lui tend les bras.
Le début des années 70 marquera l’arrivée des premières grosses difficultés sur la commune.
Pour plusieurs raisons, l’hôtel fermera ses portes en 1974. Des déficits accumulés au cours des saisons, des « habitués » se sentant invités et oubliant de payer, une véritable dépendance à la remontée mécanique peu fiable (fermeture dès que le vent dépasse les 60 Km/h), une piste de ski mal adaptée… auront raison de la bonne volonté de Mr Zuchetta.
Le « téléférique » fermera lui aussi dans la foulée…
Dans les années 80, c’est le tremplin qui va poser problème à la commune. De nombreuses et coûteuses mises aux normes doivent avoir lieu, et le tremplin accueillera sa dernière compétition en 1990.
Durant ces 2 décennies, c’est au tour du réchauffement climatique, et aux années sans neige de porter préjudice à la commune. Le domaine skiable est alors réduit, et se restreint à 2 pistes vertes au cœur du village, desservis par 2 téléskis.
Ceci est accompagné de la disparition de la piste de luge d’été au début des années 90…
S’en est alors terminé des glorieuses années de la commune, et il ne reste à cet instant plus que de beaux souvenirs, et des friches entachant le paysage local (gares et ligne du « téléférique », hôtel, réservoir d’eau, tremplin&hellip.
A la fin des années 90 commencera le grand nettoyage de St Nizier.
Les restes de la télécabine seront rasés, ainsi que l’hôtel et ses alentours.
La piste de luge d’été elle, ayant disparu quelques années après sa fermeture.
Aujourd’hui, la commune profite de l’essor de l’immobilier et de l’économie de l’agglomération grenobloise pour se relancer, et passer du tourisme à un statut plus classique de commune abritant des résidences principales (pour preuve, la population à doublé en 10).
Il reste cependant encore des vestiges de ce passé, que j’ai tenté d’éclaircir en me promenant au travers des champs et bois de St Nizier.
L’hôtel « l’Ermitage »
Longtemps sa silhouette rectangulaire s’est détachée de la cime du Vercors.
Perché là haut, il marquera à jamais de très nombreux grenoblois, certains meurtris, d’autres soulagés de le voir disparaître au mois d’Avril 2001.
Chargé d’histoire et de rêves, il a été le fruit de la « folie » d’un seul homme : Mr Zuchetta.
C’est en 1959 que les portes du luxueux bâtiment s’ouvrent.
Doté de 25 chambres, dont 2 suites, il a accueillis durant près de 15 ans de nombreuses célébrités dont Luis Mariano, Dalida, Brigitte Bardot… cette dernière tenant même le rôle principal dans un film tourné là haut : « La bride sur le cou » en 1961.
Doté d’une vue imprenable sur Grenoble, Belledonne, les Ecrins…le Mont Blanc, il va devenir le sommet des grenoblois en quête d’air pur, rendu facile d’accès par le transport pratique et très aérien qu’est la télécabine…
A sa fermeture, il sera vandalisé et pillé… l’agonie de ce bâtiment durera 3O ans.
Aujourd’hui, il ne reste presque plus de trace de tout ceci, seulement quelques gravas, recouvert petit à petit par une nature qui reprend doucement le dessus.
Le tremplin
Loin de ses années fastes, et de la dernière épreuve des JO, devant plus de 60 000 spectateurs, il est aujourd’hui le gros point d’interrogation planant sur la commune.
Définitivement rayé de la carte au niveau du saut à ski, à cause de son état de santé déplorable, il est le centre de nombreuses idées visant à le mettre en valeur.
La plus crédible, et dont la mise en place fut esquissée, était celle de créer un centre de VTT, dans l’enceinte de celui-ci.
Un open de très haut niveau s’y est déroulé 2 ans durant, en 2001 et 2002, organisé par le Palais des Sports de Grenoble, en partenariat avec Nicolas Vouilloz (10 fois champion du monde de descente VTT), et attirant à chaque reprise près de 30 000 personnes sur 2 jours.
Mais ceci tomba à l’eau, le directeur du Palais des Sports succombant aux plaintes régulières d’un riverain, et aux exigences sur la sécurité demandée.
Le domaine skiable
Il fut le centre de ma petite recherche.
Actuellement composé de 2 téléskis desservants deux pistes vertes, il était à son « apogée » un ensemble de 4 téléskis et une télécabine (le « téléférique ».
Nous nous pencherons dans un premier temps sur une présentation d’ensemble de ce domaine, puis remontée par remontée.
• L’ensemble du domaine
Il se décompose en 2 parties, distantes d’environ 300m.
Il y a d’abord les téléskis encore présents, au beau milieu du village, qui desservent encore aujourd’hui 2 pistes pour débutants.
Ce sont les actuels téléskis à perches débrayables Hote 1 et 2, d’une longueur d’environ 260m pour 40m de dénivelé, et datant respectivement de 1962 et 1968.
Pour ce qui est de l’autre partie de domaine, celle qui fut jadis la plus intéressante, elle était composées de 2 TKs, et d’une télécabine.
• Le TK de « la Roche »
Altitude de départ : 1230m
Altitude d’arrivée : 1350m
Dénivelé : 120m
Longueur : 290m
Nombre de pylônes : 3
Nous l’appellerons ainsi, étant donné que son arrivée se situe proche du lieu dit « la roche ».
Datant sûrement du début des années 60, ce TK semble avoir fonctionné jusqu’à la fin des années 70 (dixit mon père &hellip.
Sa gare de départ se situe sensiblement à la même altitude que l’arrivée des TKs Hote 1 et 2, mais environ 400m plus au Sud. Il est séparé de ces 2 derniers par une route goudronnée. Il était donc impossible de le rallier « ski aux pieds ».
Les pistes :
Il desservait principalement 2 pistes, une de chaque coté au sommet de celui-ci.
En haut à gauche, une piste de 400m à peu près, sûrement bleue, passant dans la forêt, au pied de barres rocheuses de 20m de haut, aujourd’hui centre d’escalade. Cette piste passait ensuite juste au-dessus du tremplin olympique, pour ensuite sortir du bois et retrouver le champ final sur 200m.
En haut à droite, la piste descend dans un premier temps sur une cinquantaine de mètre pour ensuite se séparer en 2.
Soit on continue ce chemin qui s’élargie au fur et à mesure, pour ensuite rejoindre le champs par un arc de cercle de 200m.
Soit on prend à gauche le « mur » de 100m, rejoint par l’arc de cercle contournant.
La piste se termine alors par le champ sur 150m.
Nous avons donc ici 2 variantes : une de 400m, et une de 300m.
A partir du champ, il est possible de rejoindre la télécabine ainsi que la piste à gauche du TK de « la luge d’été ».
• Le TK de « la luge d’été »
Altitude de départ : 1160m
Altitude d’arrivée : 1250m
Dénivelé : 90m
Longueur : 300m
Nombre de pylônes : 4
C’est dans ce pré, plus au Sud du TK de « la Roche », de l’autre côté de la ligne de crête, que se trouve cette remontée. C’est aussi sur cette pente qu’il y avait la piste de luge d’été, d’où le nom que nous donnerons à ce téléski.
Datant des années 60, il a lui aussi stoppé de fonctionner à la fin des années 70… (toujours dixit mon père).
Sa gare de départ est proche de la route qui va à Lans en Vercors.
Son altitude d’arrivée permet au skieur de rejoindre le TK de « la Roche » sans déchausser, par un chemin de liaison.
Les pistes :
Il dessert 2 pistes bleues, une de chaque côté.
Elles longent chacune le TK, et font donc 300m à peu près.
La piste en haut à gauche fait suite au champ du TK de « la Roche ».
• Le « téléférique » du Moucherotte
Altitude de départ : 1190m
Altitude d’arrivée : 1890m
Dénivelé : 700m
Longueur : 2500m
Nombre de pylônes : 20
Nombre de cabines : 28
Personnes par cabine : 4
Vitesse d’exploitation : 3,2 m/sec
Temps de montée : 13 minutes
Voilà sans conteste la remontée la plus intéressante du domaine, qui ferait encore fureur aujourd’hui.
Ce TC est l’uns des tout premier construit par POMA, inauguré le 3 Mars 1956. Les cabines étaient en aluminium.
Ce TC était l’unique voie d’accès commode au sommet du Moucherotte. Il permettait de fournir l’hôtel, et de faire monter un maximum de clients potentiels pour celui-ci.
Mais, sa technologie encore assez peu avancée ne lui permettait pas un fonctionnement lors des jours de « mauvais temps », c'est-à-dire dès que le vent soufflait à plus de 60 Km/h.
On pourra noter un accident en 1972, lorsqu’une cabine, au départ de la gare amont, oublia de s’attacher au câble, ne faisant heureusement que des blessés légers.
Il arrêtera de fonctionner en 1977 et sera démonté en 2002
( http://perso.wanadoo.fr/fabien.natalie/mine/tele-st-nizier/index.html ).
La piste :
Il y avait une seule et unique piste qui descendait depuis le sommet du Moucherotte.
Elle est en fait le chemin qui est le plus couramment emprunté pour atteindre la cime depuis St Nizier, correspondant en partie au GR91.
D’une longueur d’un peu plus de 3 Km, elle était d’une réelle difficulté, loin des boulevards d’aujourd’hui. Il n’y avait pas à cette époque de terrassement, de damage… ce qui rendait la qualité de son enneigement assez aléatoire.
Les premiers aménagements pour la rendre plus praticable ont eut lieu juste avant les JO de Grenoble, profitant alors de la présence du matériel en présence, affrété pour la construction du tremplin.
Divers
Il y a eut un projet qui a failli voir le jour pour les JO au sommet du Moucherotte.
Voulant redonner de l’élan à son sommet fétiche, peut être pris par la folie des grandeurs, Mr Zuchetta décide d’achever son projet.
Celui-ci comportait :
- une dizaine de chalets autour de son hôtel.
- une patinoire.
- une piscine.
- une chapelle.
Cette dernière aurait du être ornée d’un toi métallique, très vertical, et pointant sur plusieurs mètres vers le ciel. Mr Zuchetta voulait en effet faire du Moucherotte, en plus d’être un belvédère fantastique, un lieu de pèlerinage.
La première pierre de celle-ci fut posée symboliquement… elle fut aussi la dernière.
L’ensemble du projet s’est vu être arrêté nette par la SAFER, qui posa son veto suite à la consultation de la situation financière du patron.
Voila pour ce qui est de ce reportage sur St Nizier.
Vous pouvez allez faire un tour dans l’OT de St Nizier, où ils exposent de nombreuses photos commentées sur les sujets abordés précédemment…
Les photos sont en grande partie de moi. Celle d’époque ont été prise à l’OT de St Nizier, ou sont l’œuvre des Editions Cellard.
En espérant que ça vous a plu, à défaut de vous avoir combler…
Si vous avez des infos supplémentaires, des corrections éventuelles, alors n’hésitez pas…
Saint Nizier du Moucherotte à la grande époque
Depuis toujours, je me suis demandé, intéressé à l’histoire et au devenir des « stations villages » du Vercors… Saint Nizier notamment.
Souvent cité dans le sujet « station fermées, abandonnées », j’ai alors pris la décision de crapahuter sur les pentes de cette commune, se situant à l’entrée du plateau du Vercors, en réel belvédère sur la cuvette grenobloise.
Saint Nizier
Situé à une altitude moyenne de 1150m, le village de Saint Nizier est passé depuis les années 50, du statut de destination touristique privilégiée, lieu de rendez vous de la Jet Set, à celui de village entaché de friches, à une commune accès aujourd’hui vers les résidences principales, plutôt que le tourisme.
Des années 50 aux années 70, le village était l’uns des lieux privilégiés des grenoblois pour trouver leur bonheur, le grand air du Dimanche, mais aussi un haut lieu de la Jet Set de l’époque.
Les équipements alors présents sur la commune, donnant accès à un panorama somptueux, étaient l’une des causes de la grande popularité du village.
Il y eut jusqu’à la fin des années 40 le tramway, nommé GVL (Grenoble - Villard de Lans), qui permettait un accès direct depuis la capitale des Alpes. Celui-ci fut démonté à la fin des années 50.
Mais ce qui attirait le plus de monde était sans doute le magnifique promontoire qu’est le Moucherotte, dominant l’agglomération de ses 1901m. A la fin des années 50, Mr Zuchetta, décide alors de réaliser son rêve, celui de construire un hôtel au sommet du Moucherotte, qui serait desservi par un « téléférique »… avec un « f » comme « féerique »…(cette citation n’est pas de moi, mais emprunté à l’OT de Saint Nizier).
Le 3 Mars 1956 est inauguré la remontée mécanique, et l’hôtel « l’Ermitage » ouvrira ses portes en 1959.
La splendeur de ce lieu fera de lui un détour incontournable pour des milliers de personnes passant par Grenoble, qu’elles soient célèbres où inconnues….
Ajoutons à cela la construction du tremplin de 90m pour les JO de 1968 à Grenoble, désigné comme l’un des plus beaux du monde, aux pieds des 3 Pucelles, donnant l’impression aux sauteurs de voler sur Grenoble.
A cette période, tout va pour le mieux, et la commune de St Nizier ne se doute pas alors du destin plus difficile qui lui tend les bras.
Le début des années 70 marquera l’arrivée des premières grosses difficultés sur la commune.
Pour plusieurs raisons, l’hôtel fermera ses portes en 1974. Des déficits accumulés au cours des saisons, des « habitués » se sentant invités et oubliant de payer, une véritable dépendance à la remontée mécanique peu fiable (fermeture dès que le vent dépasse les 60 Km/h), une piste de ski mal adaptée… auront raison de la bonne volonté de Mr Zuchetta.
Le « téléférique » fermera lui aussi dans la foulée…
Dans les années 80, c’est le tremplin qui va poser problème à la commune. De nombreuses et coûteuses mises aux normes doivent avoir lieu, et le tremplin accueillera sa dernière compétition en 1990.
Durant ces 2 décennies, c’est au tour du réchauffement climatique, et aux années sans neige de porter préjudice à la commune. Le domaine skiable est alors réduit, et se restreint à 2 pistes vertes au cœur du village, desservis par 2 téléskis.
Ceci est accompagné de la disparition de la piste de luge d’été au début des années 90…
S’en est alors terminé des glorieuses années de la commune, et il ne reste à cet instant plus que de beaux souvenirs, et des friches entachant le paysage local (gares et ligne du « téléférique », hôtel, réservoir d’eau, tremplin&hellip.
A la fin des années 90 commencera le grand nettoyage de St Nizier.
Les restes de la télécabine seront rasés, ainsi que l’hôtel et ses alentours.
La piste de luge d’été elle, ayant disparu quelques années après sa fermeture.
Aujourd’hui, la commune profite de l’essor de l’immobilier et de l’économie de l’agglomération grenobloise pour se relancer, et passer du tourisme à un statut plus classique de commune abritant des résidences principales (pour preuve, la population à doublé en 10).
Il reste cependant encore des vestiges de ce passé, que j’ai tenté d’éclaircir en me promenant au travers des champs et bois de St Nizier.
L’hôtel « l’Ermitage »
Longtemps sa silhouette rectangulaire s’est détachée de la cime du Vercors.
Perché là haut, il marquera à jamais de très nombreux grenoblois, certains meurtris, d’autres soulagés de le voir disparaître au mois d’Avril 2001.
Chargé d’histoire et de rêves, il a été le fruit de la « folie » d’un seul homme : Mr Zuchetta.
C’est en 1959 que les portes du luxueux bâtiment s’ouvrent.
Doté de 25 chambres, dont 2 suites, il a accueillis durant près de 15 ans de nombreuses célébrités dont Luis Mariano, Dalida, Brigitte Bardot… cette dernière tenant même le rôle principal dans un film tourné là haut : « La bride sur le cou » en 1961.
Doté d’une vue imprenable sur Grenoble, Belledonne, les Ecrins…le Mont Blanc, il va devenir le sommet des grenoblois en quête d’air pur, rendu facile d’accès par le transport pratique et très aérien qu’est la télécabine…
A sa fermeture, il sera vandalisé et pillé… l’agonie de ce bâtiment durera 3O ans.
Aujourd’hui, il ne reste presque plus de trace de tout ceci, seulement quelques gravas, recouvert petit à petit par une nature qui reprend doucement le dessus.
Le tremplin
Loin de ses années fastes, et de la dernière épreuve des JO, devant plus de 60 000 spectateurs, il est aujourd’hui le gros point d’interrogation planant sur la commune.
Définitivement rayé de la carte au niveau du saut à ski, à cause de son état de santé déplorable, il est le centre de nombreuses idées visant à le mettre en valeur.
La plus crédible, et dont la mise en place fut esquissée, était celle de créer un centre de VTT, dans l’enceinte de celui-ci.
Un open de très haut niveau s’y est déroulé 2 ans durant, en 2001 et 2002, organisé par le Palais des Sports de Grenoble, en partenariat avec Nicolas Vouilloz (10 fois champion du monde de descente VTT), et attirant à chaque reprise près de 30 000 personnes sur 2 jours.
Mais ceci tomba à l’eau, le directeur du Palais des Sports succombant aux plaintes régulières d’un riverain, et aux exigences sur la sécurité demandée.
Le domaine skiable
Il fut le centre de ma petite recherche.
Actuellement composé de 2 téléskis desservants deux pistes vertes, il était à son « apogée » un ensemble de 4 téléskis et une télécabine (le « téléférique ».
Nous nous pencherons dans un premier temps sur une présentation d’ensemble de ce domaine, puis remontée par remontée.
• L’ensemble du domaine
Il se décompose en 2 parties, distantes d’environ 300m.
Il y a d’abord les téléskis encore présents, au beau milieu du village, qui desservent encore aujourd’hui 2 pistes pour débutants.
Ce sont les actuels téléskis à perches débrayables Hote 1 et 2, d’une longueur d’environ 260m pour 40m de dénivelé, et datant respectivement de 1962 et 1968.
Pour ce qui est de l’autre partie de domaine, celle qui fut jadis la plus intéressante, elle était composées de 2 TKs, et d’une télécabine.
• Le TK de « la Roche »
Altitude de départ : 1230m
Altitude d’arrivée : 1350m
Dénivelé : 120m
Longueur : 290m
Nombre de pylônes : 3
Nous l’appellerons ainsi, étant donné que son arrivée se situe proche du lieu dit « la roche ».
Datant sûrement du début des années 60, ce TK semble avoir fonctionné jusqu’à la fin des années 70 (dixit mon père &hellip.
Sa gare de départ se situe sensiblement à la même altitude que l’arrivée des TKs Hote 1 et 2, mais environ 400m plus au Sud. Il est séparé de ces 2 derniers par une route goudronnée. Il était donc impossible de le rallier « ski aux pieds ».
Les pistes :
Il desservait principalement 2 pistes, une de chaque coté au sommet de celui-ci.
En haut à gauche, une piste de 400m à peu près, sûrement bleue, passant dans la forêt, au pied de barres rocheuses de 20m de haut, aujourd’hui centre d’escalade. Cette piste passait ensuite juste au-dessus du tremplin olympique, pour ensuite sortir du bois et retrouver le champ final sur 200m.
En haut à droite, la piste descend dans un premier temps sur une cinquantaine de mètre pour ensuite se séparer en 2.
Soit on continue ce chemin qui s’élargie au fur et à mesure, pour ensuite rejoindre le champs par un arc de cercle de 200m.
Soit on prend à gauche le « mur » de 100m, rejoint par l’arc de cercle contournant.
La piste se termine alors par le champ sur 150m.
Nous avons donc ici 2 variantes : une de 400m, et une de 300m.
A partir du champ, il est possible de rejoindre la télécabine ainsi que la piste à gauche du TK de « la luge d’été ».
• Le TK de « la luge d’été »
Altitude de départ : 1160m
Altitude d’arrivée : 1250m
Dénivelé : 90m
Longueur : 300m
Nombre de pylônes : 4
C’est dans ce pré, plus au Sud du TK de « la Roche », de l’autre côté de la ligne de crête, que se trouve cette remontée. C’est aussi sur cette pente qu’il y avait la piste de luge d’été, d’où le nom que nous donnerons à ce téléski.
Datant des années 60, il a lui aussi stoppé de fonctionner à la fin des années 70… (toujours dixit mon père).
Sa gare de départ est proche de la route qui va à Lans en Vercors.
Son altitude d’arrivée permet au skieur de rejoindre le TK de « la Roche » sans déchausser, par un chemin de liaison.
Les pistes :
Il dessert 2 pistes bleues, une de chaque côté.
Elles longent chacune le TK, et font donc 300m à peu près.
La piste en haut à gauche fait suite au champ du TK de « la Roche ».
• Le « téléférique » du Moucherotte
Altitude de départ : 1190m
Altitude d’arrivée : 1890m
Dénivelé : 700m
Longueur : 2500m
Nombre de pylônes : 20
Nombre de cabines : 28
Personnes par cabine : 4
Vitesse d’exploitation : 3,2 m/sec
Temps de montée : 13 minutes
Voilà sans conteste la remontée la plus intéressante du domaine, qui ferait encore fureur aujourd’hui.
Ce TC est l’uns des tout premier construit par POMA, inauguré le 3 Mars 1956. Les cabines étaient en aluminium.
Ce TC était l’unique voie d’accès commode au sommet du Moucherotte. Il permettait de fournir l’hôtel, et de faire monter un maximum de clients potentiels pour celui-ci.
Mais, sa technologie encore assez peu avancée ne lui permettait pas un fonctionnement lors des jours de « mauvais temps », c'est-à-dire dès que le vent soufflait à plus de 60 Km/h.
On pourra noter un accident en 1972, lorsqu’une cabine, au départ de la gare amont, oublia de s’attacher au câble, ne faisant heureusement que des blessés légers.
Il arrêtera de fonctionner en 1977 et sera démonté en 2002
( http://perso.wanadoo.fr/fabien.natalie/mine/tele-st-nizier/index.html ).
La piste :
Il y avait une seule et unique piste qui descendait depuis le sommet du Moucherotte.
Elle est en fait le chemin qui est le plus couramment emprunté pour atteindre la cime depuis St Nizier, correspondant en partie au GR91.
D’une longueur d’un peu plus de 3 Km, elle était d’une réelle difficulté, loin des boulevards d’aujourd’hui. Il n’y avait pas à cette époque de terrassement, de damage… ce qui rendait la qualité de son enneigement assez aléatoire.
Les premiers aménagements pour la rendre plus praticable ont eut lieu juste avant les JO de Grenoble, profitant alors de la présence du matériel en présence, affrété pour la construction du tremplin.
Divers
Il y a eut un projet qui a failli voir le jour pour les JO au sommet du Moucherotte.
Voulant redonner de l’élan à son sommet fétiche, peut être pris par la folie des grandeurs, Mr Zuchetta décide d’achever son projet.
Celui-ci comportait :
- une dizaine de chalets autour de son hôtel.
- une patinoire.
- une piscine.
- une chapelle.
Cette dernière aurait du être ornée d’un toi métallique, très vertical, et pointant sur plusieurs mètres vers le ciel. Mr Zuchetta voulait en effet faire du Moucherotte, en plus d’être un belvédère fantastique, un lieu de pèlerinage.
La première pierre de celle-ci fut posée symboliquement… elle fut aussi la dernière.
L’ensemble du projet s’est vu être arrêté nette par la SAFER, qui posa son veto suite à la consultation de la situation financière du patron.
Voila pour ce qui est de ce reportage sur St Nizier.
Vous pouvez allez faire un tour dans l’OT de St Nizier, où ils exposent de nombreuses photos commentées sur les sujets abordés précédemment…
Les photos sont en grande partie de moi. Celle d’époque ont été prise à l’OT de St Nizier, ou sont l’œuvre des Editions Cellard.
En espérant que ça vous a plu, à défaut de vous avoir combler…
Si vous avez des infos supplémentaires, des corrections éventuelles, alors n’hésitez pas…
inscrit le 15/01/04
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